Une sensibilité, une plume : un bel article :)
Personnellement et vu que je suis un peu bizarre, que les étiquettes toutes colorées me gonflent, j’ai tendance à regarder en l’air pendant que j’attends à la caisse de mon hyper. Une expérience à faire : on remarque d’abord que derrière les néons, derrière la lumière divine du temple il n’y a rien. C’est un peu comme regarder le ciel et n’y trouver qu’un immense et vertigineux vide sidéral. (Et sidérant.)
Au niveau du sol, tout est fait pour qu’on se croie au pays de Candy : des belles enseignes illuminées, des couleurs, des photos de gens trop heureux sur panneaux en taille réelle. Faut regarder devant soi, surtout pas vers le ciel. Sinon on voit la source de la lumière divine, vulgaires néons, et le vide et la crasse qu’il y a derrière. Les tourterelles paumées comme nous tous dans ce monde artificiel, comme un effet de miroir, ce genre de chose.
Le deuxième truc que je remarque quand je regarde en l’air à la caisse, c’est la « ville dans la ville » : cette galerie surélevée qui surplombe les caisses et où s’affairent employés administratifs, chefs-espions et vigiles qui vous surveillent mais que vous ne voyez pas. Parce que le bonheur et la lumière sont en bas. Ils pourraient presque vous pisser dessus depuis la balustrade, la plupart des (adeptes ?) clients n’y penseraient pas. Plus haut c’est le soleil et dans ce temple à ciel ouvert, tiens, il pleut ?
Enfin bref je partage votre fascination, merci pour l’article que je compte bien partager. Fasciné aussi face à quelqu’un qui a vraiment « vu » l’envers du décor, la nuit, de l’autre côté de la barrière des néons. Moi je ne fais qu’essayer de voir à travers la grille, combien je vous envie ! Et bon courage pour la suite :)