« La loi du Progrès, c’est que les démons disparaissent devant les anges, et que la Fatalité s’évanouisse devant la fraternité. » Victor Hugo
Anges et démons, c’est très manichéen, très christianisme médiéval ! il est vrai que Hugo flirtait pas mal avec le diable dans ses écrits ...
Et que la Fatalité s’évanouisse ... Victor avait-il mis une majuscule à fatalité ? soumission (idolâtrie) à une déesse obscure ? celle de la « condition humaine » ? de la poisse indécrottable du fatal péché originel ? de l’homme condamné à perpétuité à l’exil, à l’Est d’Eden, attendant avec le stoïcisme de Godot le Jour de Dieu, la Miséricorde du Dieu Magistrat ?
Croyez-t-il que dame Fatalité s’effondrerait comme une dame qui aurait ses vapeurs, qui ferait un malaise vagal devant la fraternité (sans Majuscule) ... et disparaîtrait à jamais ?
Le propre du progrès, c’est d’être un mouvement, une dynamique, un effort de réflexion, c’est peut-être de ne pas s’enterrer dans la fatalité. Il ne tient qu’à nous qu’elle existe, il ne tient qu’à nous qu’elle disparaisse.
La fatalité c’est l’antonyme du libre-arbitre, de la liberté, de la volonté ... la fatalité c’est un renoncement.
Petite histoire soufie :
Qu’est-ce que la Fatalité ? demanda un érudit à Nasrudin.
- Une succession sans fin d’événements entrelacés, chacun influençant l’autre.
- Ta réponse ne me satisfait guère. Je crois à la loi de cause et d’effet.
- Très bien, dit le Mulla, regarde là-bas.
Il montra du doigt un cortège qui passait dans la rue.
- On conduit cet homme au gibet. Est-ce parce que quelqu’un lui a donné une pièce d’argent qui lui a permis de s’acheter le couteau avec lequel il a commis le meurtre, ou bien, parce que quelqu’un l’a vu faire, ou encore parce que personne n’a pu l’en empêcher ?