Le mot progrès est emprunté au latin progressus « marche en avant ; développement des choses ; accroissement », du part. passé de progredi « avancer ». Comme progression dérive de progressio. A juste titre comme dit l’adage, « on n’arrête pas le progrès » ... et personne ne peut l’arrêter, il est consubstantiel à l’univers, à la vie.
Vouloir opposer progrès et christianisme n’a pas beaucoup de sens il me semble. Ou voudrait signifier que le christianisme (pour ne parler que de cette religion) ne serait que la seule voie unique progressiste (d’un progrès dans le sens du Bien de l’humanité). Comme s’il ne pouvait y avoir d’autres chemins ? il y a là un combat d’arrière garde de l’Église, qui relève d’une idéologie assez totalitaire en fin de compte, et de querelles de boutiquiers qu’elle entretient depuis des siècles avec tout ce qui ne lui ressemble pas.
Le progrès est étranger et indépendant du Bien ou du Mal, lesquels ne dépendent que des orientations de nos libres choix, c’est à dire de nos intentions et de l’usage que l’on en fait. Ce qui n’est ni contradictoire avec une métaphysique du Salut pour reprendre un mot de Chantal Delsol * que vous citiez dans le précédent article, ni indispensable.
*Progrès et espérance sur son Blog
Le progrès c’est l’affirmation de la liberté de l’homme, de son libre-arbitre (don divin par excellence
), de l’existentialisme au sens sartrien, lesquels sont déniés par toutes les religions, au prétexte de destin de l’homme en général, et de la femme, de prédestination, de « fatalité » de la condition humaine, et de bonheur eschatologique dans l’Au-Delà. Ce qu’on en « fait » du progrès est une autre question.