Merci pour les précisions Aldous
Et ne nous induit pas en tentation
Mais soustrait nous de (ce qui est) du malin.
C’est ici un point que Jean Carmignac conteste :
Des Ecritures au Pater
Passant sur tous les avatars de ce texte au fil des années, contentons-nous de donner la traduction officielle actuelle de notre Église, rapprochée du texte latin (Vulgate) : « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire ... » « …in Christo Jesu, qui cum in forma Dei esset, non rapinam arbitratus est esse se aequalem Deo, sed. .. »
Ainsi cette traduction défectueuse a été rectifiée. Mais il n’en a pas été de même pour le Pater. Limitons-nous à la sixième demande, « et ne nos inducas in tentationem », traduite actuellement par « et ne nous soumets pas à la tentation » (À propos du texte latin Jean Carmignac explique que ce n’est qu’un décalque d’une tournure latino-grecque ; et qu’il faut la comprendre à travers 1’original sémitique).
Ce contre quoi se rebelle l’abbé Carmignac c’est la chose suivante : le peuple de Dieu se voit proposer une formule différente de celle utilisée par des générations durant des siècles, toute insuffisante qu’elle était. Son attention est ainsi attirée sur celle-ci ; il est donc en droit de penser que cette formule est meilleure. Or cette formule est inadmissible, blasphématoire même ne craint pas d’écrire l’abbé Carmignac, suivant en cela certains anciens Pères : « Si Dieu exerce le moindre rôle positif dans la tentation, il ne peut plus être infiniment saint, puisqu’il contribue par la tentation à inciter au péché, et il ne peut plus être infiniment bon, puisqu’il contribue à entraîner ses enfants de la terre vers le plus grand des malheurs ». Et, faisant appel à l’ « analogie de la foi », l’abbé Carmignac s’appuie sur la Bible, épître de saint Jacques (1, 13) : « Que nul ne dise, s’il est tenté, ‘c’est Dieu qui me tente’. »
Alors comment traduire ? L’abbé Carmignac se réfère à la place de la négation dans la phrase. Une des formes du verbe hébraïque (par simple addition ou modification d’une syllabe dans le mot) est le causatif. Par exemple : manger (forme simple) et faire manger (forme causative) c’est-à-dire nourrir. Ici, entrer et faire entrer. La négation avec un causatif : (ne pas) (faire entrer) peut se comprendre suivant que l’on fait porter la négation sur le premier ou le second terme : (ne pas faire) (entrer) ou (faire) (ne pas entrer),
Ici il faut choisir le second terme de l’alternative et comprendre « et fais que nous n’entrions pas dans la tentation », ou peut-être mieux, « et garde-nous d’entrer dans la tentation », formule qui a l’avantage de garder le même nombre de pieds (12) que « et ne nous soumets pas à la tentation », ce qui permettrait de l’insérer sans frais dans le Pater chanté en français : Nous avons proposé cette dernière formule aux évêques de France.
Ainsi, en cette vingtième année de la mort de l’abbé Carmignac, en cette quarantième année de l’apparition de cette traduction, (Pâques 1966-2006, symbolisme des 40 ans du désert) nous avons la sainte espérance que la traduction actuelle sera redressée. C’est en tout cas l’objet de la supplique que l’Association des Amis de l’Abbé Jean Carmignac a adressée à la totalité des évêques de France en décembre 2005.
Association des Amis de l’Abbé Jean Carmignac,
63, rue Joseph Bertrand, 78220 Viroflay.
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28/07 12:18 - Crab2
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