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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur L'unité du mental et du physique : le cognitif


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 18 mai 2013 18:30

Bonjour,

Votre message me fait grand plaisir. Il est riche d’un grand nombre d’interprétations, d’hypothèses et de questions  et montre que vous n’hésitez pas à retrousser les manches pour faire fonctionner mes propositions et les mettre ainsi à l’épreuve, ce qui est exactement ce que je souhaite : c’est le débat qui fait la science citoyenne.

Passons en revue vos différents points.

La conception dualiste décrivait l’humain comme une machine, un robot (le physique, le matériel, le palpable) qui serait piloté par un esprit (plus difficile à appréhender avec les sens).

 

Oui, d’où la tentation des philosophes éliminativistes que l’esprit et toute la psychologie populaire sont des illusions et qu’au final, on pourrait considérer que seule reste la machine, (dénuée de tout esprit réel). Un peu fou mais ça existe.

Concernant l’idée de généraliser le cognitif à tous les processus d’assimilation qui s’opèrent à l’intérieur du corps

 

Je suis complètement d’accord. Vous dites très bien ce que je n’aurais pas osé dire, considérant qu’il est peut-être trop tôt pour prendre de telle position. Mais si vous la jugez parlante, alors peut-être que c’est bien le moment de la mettre en avant

Concernant le fait que dès lors la cognition ne s’opère pas dans le seul cerveau.

Là encore, complètement d’accord. Un jour il m’a été donné, lors d’un moment convivial dans un café en face de l’école polytechnique, d’entendre une philosophe de renom émettre avec enthousiasme l’idée que ce serait génial d’avoir un cerveau qu’on pourrait poser là sur la table pour mieux l’étudier au lieu de s’encombrer à ce corps qui vient tout autour. Je me suis dit qu’elle ne savait pas ce qu’elle disait. Je parie qu’un cerveau coupé de toutes ses afférences et efférences et seulement alimenté en sang de manière à survivre indéfiniment devient instantanément fou ou épileptique mais quoi qu’il en soit dans un dynamique neurale incontrôlable.

La pensée serait le résultat d’interactions entre les cellules,

Oui pour le niveau neuronal qui seul dispose d’une complexité suffisante pour engendrer un processus de pensée. Au niveau cellulaire non neural je pense qu’on peut seulement observer des fonctionnements qui, dans la conception que je défends, pourraient être qualifiés de cognitif, affectif et conatif.

Donc je réponds oui à votre exemple sur le pancréas.

les processus cognitifs générant la pensée

Permettez cette précision qui ne vous est peut-être pas nécessaire mais qui pourra être utile à certains lecteurs : dans la conception proposée ici, rien ne genère le cognitif comme rien ne genère la forme d’une matière quelle qu’elle soit. Quand deux formes s’emboitent c’est du cognitif. Pour la pensée, la chose est plus complexe.

Tel que je le vois, la différence entre des cellules du cerveau et celles du pancréas c’est que les processus « micro-cognitifs » (à base d’assimilation moléculaire genre acétylcholine – récepteurs) des cellules du cerveau s’opèrent au sein d’une population gigantesque de cellules qui sont agencées de manière à coordonner ces microcognitions pour faire émerger la cognition standard à laquelle nous faisons généralement référence et qui est une cognition de relation à l’environnement (le cerveau est une évolution du tissu dermal qui est « au contact » de l’environnement, et c’est vrai en particulier des yeux).

Le mental se situe aux deux niveaux mais il est clair que jusqu’à présent nous n’avons eu à connaître que le second, celui dans lequel nous vivons, nous êtres pensants.

Mais également qu’il apparaît possible de modifier la pensée sans l’intervention de chimie (sans obligatoirement l’intervention de chimie, puisqu’elle est utilisée pour modifier certains comportements ) contrairement aux autres processus.

 

Là je n’ai pas compris. Pouvez-vous préciser ?

 

Je ne porte aucun jugement, mais essaie juste de comprendre comme si j’avais 5 ans

Je pense que tout un chacun est en position de porter des jugements. Je ne vois aucun problème à cela. Au contraire. Je crois qu’il importe de dire ce qu’on croit même si ça doit fâcher. Le débat c’est cela non ? Quant à avoir cinq ans, je trouve que c’est une bonne idée car c’est une garantie d’honnêteté. D’ailleurs quand on fait référence à  l’« l’honnête homme »  on ne désigne jamais des scientifiques. Ils ont la mémoire trop chargée et trop de motifs pour rester sourds ou entendre de travers.

à suivre de suite...


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