@Chalot
Autant j’étais d’accord avec ton article sur les exactions anti-laïques de la mairie de Lyon, autant celui-ci me laisse des plus sceptiques .
Je m’explique.
J’ai parmi mes patients des dizaines de demandeurs d’asile politique.
Je suis à peu près certains que 90% d’entre eux ne sont pas des réfugiés politiques, mais en réalité des réfugiés économiques ou éventuellement des réfugiés médicaux.
La grande majorité viennent de pays, certes pauvres, mais à peu près démocratiques, dans lesquels il n’y a aucune persécution politique documentée, tels que la Mongolie ou l’Arménie, par exemple.
Une petite minorité d’entre eux ont immigré pour éviter de se retrouver dans les griffes de mafias locales dans leur pays d’origine. D’autres sont des réfugiés de droit commun qui se font passer pour des réfugiés politiques. Beaucoup sont des réfugiés médicaux : la loi rend en principe inexpulsables les immigrés porteurs de maladies très graves et dont le traitement n’existe pas dans le pays d’origine : cependant, même s’ils sont beaucoup qui sont atteints de maladie chroniques, très peu de ces réfugiés répondent aux stricts critères de gravité qui justifieraient qu’ils restent en France.
Il faut d’abord savoir ce qu’est un réfugié politique. Le fait qu’un pays organise des procès politiques ne suffit pas à admettre ses ressortissants comme réfugiés politiques . Prenons le cas de la France, pays dans lequel ont eu lieu depuis quelques années plusieurs procès politiques ( les procès contre Houellebecq, contre la rédaction de Charlie-hebdo, contre le vidéaste amateur Caliméro etc ... ). Quand bien même les accusés dans ces divers procès les auraient perdu, ce n’est pas pour autant qu’on leur aurait donné l’asile politique dans d’autres pays de l’UE, ou même hors de l’UE.
Pour qu’il y ait asile politique, il faut au moins que la personne risque, pour raisons politiques, un procès grossièrement inique, la prison, la torture, voire même la mort s’il reste dans son pays.
Ce qu’il y a d’incroyable, et qui est à l’origine du problème d’hébergement des réfugiés politiques, c’est le temps absolument considérable que l’Etat met à décider si quelqu’un relève ou non de l’asile politique. Normalement, ce genre de question devrait être réglée en moins d’une semaine.
En effet, la France est un pays qui est parmi les plus riches en représentations diplomatiques à l’étranger, que l’on peut trouver dans la quasi-totalité des pays de cette planète.
Lorsqu’un préfet doit statuer sur le statut de réfugié politique d’un résident étranger, il devrait lui suffire de passer un coup de fil à l’ambassade de France dans le pays du ressortissant, afin que celle-ci vérifie si celui-ci a été persécuté, jugé, ou s’il est en instance de jugement, pour motif politique. L’affaire ne devrait pas prendre plus de quelques heures, quelques jours au maximum ( les diplomates sont bien informés de ce qui se passe dans le pays où ils sont en poste. En principe, c’est leur métier ! ).
Il ne devrait s’agir que d’une affaire strictement administrative, à laquelle ni les juges ni les avocats ne devraient pouvoir se mêler.
A noter que le Ministère des Affaires étrangères est parfaitement au courant des pays qui se livrent à des persécutions politiques grossières, et de ceux qui ne s’y livrent pas. Les « réfugiés » en provenance de cette deuxième catégories de pays devraient voir leur cas traité par une réponse négative en quelques heures.
En outre, le Ministère est parfaitement au courant des célébrités qui sont notoirement victimes de persécutions politiques ( Fazil Say en Turquie par exemple ) Un éventuelle demande d’asile en France émanant de gens aussi connus devrait également pouvoir recevoir une réponse favorable en quelques heures seulement !
Enfin, certains réfugiés politiques sont politiquement indésirables en France. Souvenons-nous du prix effarant qu’a coûté à l’Iran et au monde le fait que la France de l’époque ait eut la faiblesse d’accepter d’héberger comme réfugié politique le futur bourreau du peuple iranien, l’Ayatollah Khomeiny à Neauphle le Château... Il eut certainement mieux valu, sachant ce que l’on sait maintenant, le renvoyer discrètement chez le Shah , où il aurait été mis hors d’état de nuire ....
En résumé le problème de l’hébergement des réfugiés n’est un problème que parce que le processus de décision sur l’asile politique dure des mois alors qu’il ne devrait durer que quelques jours.
Rappelons le coût exorbitant des demandeurs d’asile : 56000 demandeurs d’aile coûtent chaque année aux contribuables français plus de 500 millions d’euros rien qu’en frais d’hébergement et d’allocations de subsistance, et sans compter les frais médicaux, alors qu’à peine 10% sont de véritables réfugiés politiques.
Y a t-il d’ailleurs dans le monde beaucoup plus de 56000 personnes objectivement menacées chaque année par des procès ou persécutions politiques ? C’est difficile à dire, mais ce chiffre paraît déjà considérable...