@ l’auteur
La déchristianisation, je n’y crois pas de trop. On ne balaiera comme ça pas du revers de la main tout ce qui a pu graviter autour de l’héritage biblique depuis des millénaires.
Vous avez raison de souligner que l’influence catholique « coule dans les veines de la Mémoire française profonde » , que "croyants ou pas, la réalité du pays est
là. Le Catholicisme est écrit dans l’environnement quotidien au travers
d’hagiotoponinymes, d’édifices religieux, de croix et calvaires au
carrefour, de l’Histoire.« C’est un constat et un fait historique.
On souhaite peut-être vivre le christianisme autrement ... s’émanciper d’une tutelle ... s’émanciper tout simplement.
Jamais le »peuple« n’a été aussi instruit qu’aujourd’hui dans l’Histoire, jamais l’homme n’a eu accès à autant d’informations, ... on ne peut plus faire du copier-coller sur les siècles d’avant.
C’est un peu le même problème dans chaque religion, entre les partisans des traditions, et les progressistes, entre les adversaires de »l’innovation« (bidaa en islam, idée nouvelle), et ceux de »l’effort de reflexion« (ijtihad), entre le pharisaïsme, et la vie évangélique. Le monde n’est pas figé, et demande un effort d’improvisation permanent, d’intelligence spirituelle. Vatican II était un bon début, mais pour un pas en avant, deux ou trois en arrière depuis (c’est mon impression).
Vous faites vous-même appel à un environnement historique et nationaliste, la France « fille aînée de l’Eglise », comme si il y avait une allégeance implicite (qui n’est que dans votre imagination). La réalité aujourd’hui est qu’il n’y a plus de frontières, au moins au sens de la parole. Le Cujus regio, ejus religio (« tel prince, telle religion ») n’existent plus dans les nations (sauf quelques exceptions genre Arabie saoudite)
J’échange personnellement avec des chrétiens d’Orient, des musulmans ... (c’est passionnant). On ne vit plus sous un clocher, dans son canton.
Nombre de gens voyagent aujourd’hui, les interférences culturelles s’accroissent, ce qui ne veut pas pour autant dire qu’il faille »renier« sa propre culture, être renégat de son histoire personnelle finalement, de son berceau pour imager ... non, bien au contraire, tout cela jette de la lumière sur l’Histoire de l’homme - & de Dieu pour les croyants -. Nous devenons plus riches de tout ce qui s’y ajoute.
Il y a deux options possible (d’après moi), la peur, mais elle paralyse (comme la femme de Loth qui regarde en arrière, le passé), ou la confiance, l’inévitable aventure »humaine", l’altérité fraternelle dans un monde qui progresse, avance inexorablement, évolue irrésistiblement qu’on le veuille ou non. Une troisième peut-être, mais pas souhaitable ni confortable, l’indécision perpétuelle.
Cordialement
Merci pour l’article