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Commentaire de lloyd henreid

sur Nous avons été arnaqués, ce monde n'est pas pour nous… tous


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lloyd henreid lloyd henreid 17 juin 2013 14:02

Superbe article, un grand merci de l’avoir écrit. Une vraie plume comme on en voit là de temps en temps.

« C’était donc ça, le rêve des sixties et seventies. Il y avait des clauses cachées mais elles n’étaient pas écrites et donc illisibles. Ce n’est que maintenant que l’on découvre la vérité. Nous qui étions jeunes, dans les sixties, écoutant sur un Teppaz les Beatles, les yéyés et le psyché, ou dans les seventies, copiant sur les cassettes les riffs de Deep Purple, Led Zep et Jethro Tull, nous rêvions de liberté, de progrès, d’un monde plus juste. Et puis, tout c’est gâté, le choc pétrolier, l’état de crise, les TUC et le RMI, la gestion étatique du chômage de masse et maintenant, on s’aperçoit que le compte n’y est pas, du moins pas pour tous. »

George Carlin disait :

« On appelle ça le rêve américain parce qu’il faut être endormi pour y croire. »

J’ai grandi sous perf’ des vinyles de papa, et écoute toujours de préférence tous ces chefs-d’œuvre. Et je me demande souvent en passant du Deep Purple, avec son mélange inouï de sonorités jazzy et de métal embryonnaire... Led Zep’ et la puissance d’un Since I’ve Been Loving You, ou encore ce basculement sublime d’un Kashmir rock vers des accents plus orientaux... Pink Floyd et l’aérien, l’éveil par le rêve et le contraste d’un retour sur terre par l’ascenseur de la « machine »... et puis ce vieux Cat Stevens que j’écoute souvent, celui qui disait «  c’est bien beau le progrès, les avions, toutes ces choses-là... mais qu’est-ce qu’on fait des gosses ?  »

Je me demande souvent, non — « toujours » en écoutant ces merveilles d’une culture qui ne cessa depuis lors de se résorber : « comment est-ce possible ? »

Comment ceux et celles ayant vécu cet âge d’or, avec ces influences, ont-il pu devenir pour la plupart des vieux cons et des vieilles sous anxiolytiques (comme autant de bombes humaines) que rien si ce n’est la « chose » matérielle ne rattache à une vie vidée de son sens, de son essence ?

Comment partant d’un tel niveau de génie musical, les choses ont-elles pu se détériorer culturellement pour en revenir non pas à du simple mais à du «  simpliste » dénué de talent, de vision, de profondeur ?

Comment les envolées vocales de Plant, Gilmour, Coverdale, les riffs de Blackmore ou de Knopfler, ont-ils pu céder leur place aux voix inhumaines, robotiques et à la musique entièrement assistée par l’ordinateur, la tech’, le « progrès », d’artistes ou « produits de divertissement » dont j’ai cessé de retenir les noms, les « marques », tant ils me semblent insignifiants ?

Comment ces gens font-ils pour ne pas écrire eux-mêmes leurs textes et confier l’acte artistique, le vrai, d’écriture et de composition à des gens qui n’ont rien à dire, apparemment rien à penser, après que d’autres aient laissé tant de sillons qu’il leur suffirait pourtant de suivre et de creuser pour rendre nos vies tellement meilleures ?

Constatant l’étendue des dégâts, je me dis parfois que c’est l’âme humaine dans sa globalité qui a été dérobée, floutée, réduite en cendres. La culture anglo-saxonne qui jadis séduisit le monde entier par son intelligence, aujourd’hui resserre l’étau de l’indifférence, du surfait mais sans valeur, de l’abandon aux « progrès » économiques et techniques.

Welcome, my son.

Welcome to the machine.


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