Mr SylvainD _____ Mon appréciation de l’Afrique n’est
pas du tout dépassée. Elle est formulée au vu, au su et au vécu quotidien de la
scène de théâtre qui se déroule en Afrique. Et si le discours de Victor Hugo, discours
qui ne fait que réactiver le mental prédateur historique du monde blanc, date
depuis 133 ans, il n’en demeure pas moins que l’actualité présente du Continent
Noir est le résultat bien vivant de l’application concrète de ce discours.
Contrairement à ce que vous croyez, avant tout homme politique conservateur, tour
à tour député monarchiste soutien de Louis-Bonaparte Napoléon empereur de
France, puis républicain, puis maire d’arrondissement de Paris, idéologue des « Etats-Unis d’Europe », Victor Hugo
faisait partie de la haute classe pilotant les affaires coloniales françaises
et européennes. A ce titre, et de surcroit le plus grand intellectuel
conservateur de son temps, Victor Hugo, sans doute plus que quiconque,
connaissait parfaitement l’Afrique, objet de convoitise du monde blanc, pas
seulement de façon livresque, mais de façon très concrète, par mille et un
canaux d’affaires.
Vous évoquez le discours de Sarkozy rédigé par Guaino
prononcé à Dakar en 2007. Vous avez à la fois tort et raison par rapport à ce
discours de Sarkozy. Tort de l’attribuer à l’ignorance car ce discours, pondu
par les hautes instances coloniales maîtresses de l’Afrique, donc connaissant
parfaitement l’Afrique dans tous ses coins et recoins, a été prononcé de manière
tout à fait délibérée. Vous avez raison d’associer le discours d’Hugo à celui
de Sarkozy en le taxant de raciste. Vous auriez pu et vous auriez du aussi
évoquer le discours de Barack Hussein Obama, président mulâtre des Etats-Unis
d’Amérique en 2009 au Ghana. Ce discours de Barack Hussein Obama procède de la
même veine que celui de Nicolas Sarkozy. Ce qui, pour le coup, prouve
l’actualité du discours d’Hugo ainsi que l’actualité de mon appréciation.
Vous dites ne pas savoir si vous avez tort d’être
optimiste. En tout cas, aucun argument d’analyse de votre article ne pousse
dans le sens de l’optimisme. Bien au contraire ! Cependant, vous bravez
vous-même votre propre analyse détaillée et déclarez arbitrairement votre
optimisme au prétexte très léger que vous connaissez le continent africain, son
Histoire passée et présente. Là aussi, vous répudiez vos propres connaissances
historiques pour vous en remettre à votre propre prophétie dont vous vous
interrogez si elle va s’auto-réaliser ? En attendant que votre prophétie,
apparemment sans Dieu, se réalise, celle de Victor Hugo, descendant d’Abraham,
prophète de Yavhé (ou Allah), se déploie sous nos yeux sur le champ de bataille
du Continent Noir.