Pour ma part je constate que la decolonisation engendre immédiatement la néo-colonisation, qu’il y avait des volontés indépendantistes et des volontés d’égalité des droits.
Que parmi ces volontés d’égalité des droits, il ne s’agissait pas de voir des élans hexagonaliste des intellectuels et politiciens africains. Mais une part de la colonisation allait vers une collaboration fraternelle entre l’hexagone et les autres régions de l’empire.
Rappelons par exemple qu’Ampathé Bâ réalisa plusieurs de ses oeuvres sous la colonisation, comme « l’Empire Peul du Macina », « Vie et enseignement de Tierno Bokar, 1ère édition ». Mais certes il y avait aussi des répressions coloniales contre des intellectuels africains, notamment par des assignations à résidence et des déplacements au sein de l’empire visant à isoler leur influence. C’est paradoxal ces rapports de force au sein de la colonisation, ce qui est bon à rappeler.
La décolonisation est motivée par De Gaule par esprit de prédation économique et par nationalisme de « race blanche et chrétienne ». La decolonisation est salutaire si cela permet à chacun de se construire. Beaucoup moins si cela permet d’instaurer les mécanismes permetant de dominer l’Afrique et de le faire discrètement. Exeption culturelle française oblige, les sophismes camouflent bien la persistance coloniale, cette fois ci dirigée par une France au sein d’un Empire Atlantiste. Ce qui permet, tant sur l’économie, la culture, que la politique, d’avoir une main mise beaucoup plus facile, à réaliser comme à dissimuler.
Le résultat c’est que nous maintenons par alliances entre pays prédateurs une main mise sur les anciens territoires coloniaux, que nous affirmons chaque jour comme une humiliation, que ces territoires sont en fait en démocratie (depuis le congrès de la Baule) alors que sont éjectés tous dirigeants africains appliquant réellement sa politique d’indépendance. Résultat il y a une immigration contrainte par la pauvreté et l’inégalité des droits à l’échelle mondiale.
Donc la colonisation et la decolonisation-neocolonisante restent d’actualité pour comprendre les injustices sociales mondiales, prolongées en banlieue, et amenant à des phénomènes de contestation des États métropolitains. Car pour les nouvelles générations, l’État français n’est pas seulement le responsable d’injustice en banlieue, il reste responsable de l’injustice dans les pays d’origines que leurs parents ne manquent pas de débattre en famille.