à propos de la « résistance » ... une voix libanaise
Il n’y a pas longtemps le député Sleiman Franjieh (leader chrétien très populaire du Mouvement Marada au Liban) disait dans une interview (« Le président Assad est tranquille. Il est conscient que les vrais amis de la Syrie ne l’abandonneront point ») parue sur Al-Ahednews le 6 juin 2013 (dont je ne retrouve plus le lien, mais reprise ICI)
(Extraits)
-La fête de la Libération 2013 coïncide
avec une campagne féroce contre la résistance. Craignez-vous pour cette
résistance et sa capacité à se prémunir ?
Je n’ai jamais eu des
craintes pour la force de la résistance en face d’« Israël ». Mais les
craintes pour la résistance sont suscitées par l’attitude de certains au
Liban. Le problème réside dans ceux-là qui ont pris la sagesse de la
résistance pour une faiblesse. Personnellement, j’estime que l’objectif
de la résistance est de défendre le Liban en face du projet
expansionniste d’« Israël ». Ce dernier ne vise pas la résistance
uniquement aux frontières. La guerre contre la Syrie, ne vise-telle pas à
torpiller la résistance ?
La demande américaine de renverser Assad,
n’est-elle pas en faveur d’« Israël » ? Les propos de certains sur
l’affaiblissement de la résistance ne sont-ils pas dans l’intérêt
d’« Israël » ? Si l’ennemi veut la poignarder dans le dos, que doit-elle
faire ? Elle maintient sa place aux frontières ? Le danger provient
d’« Israël » mais aussi de ses collaborateurs, étaient-ils au Liban ou
dans le monde arabe.
-Vous étiez un des premiers à avoir indiqué
que la guerre contre la Syrie vise l’axe de la résistance…Après deux
ans de guerre, croyez-vous que les équilibres de la force sont en faveur
de l’axe de la résistance ?
Je crois qu’après deux ans de guerre,
tous les efforts en face du régime syrien ont été épuisés. Les pays
mobilisés contre Bachar Assad sont plus nombreux que ceux qui ont
combattu Hitler. Mais les amis de la Syrie, tels, la Russie, l’Iran, la
Chine et les pays du Brics, ont créé un équilibre international. Nous
n’avions jamais considéré que ce qui se déroule en Syrie fût une
révolution, mais plutôt un mouvement d’ordre confessionnel et sectaire.
Un mouvement soutenu par des forces internationales dans l’intérêt
d’« Israël ». Alors que le soutien arabe, vise à torpiller la résistance
pour des raisons confessionnelles ou personnelles. Mais ils ont tous
échoué en Syrie. Ils ont misé sur la chute rapide du régime. Ce dernier
résiste depuis deux ans. La Syrie a fait face à une guerre mondiale,
mais les faits sont désormais en faveur du président Bachar Assad.
...
-Qui appuie les miliciens de Tripoli ?
On
disait que les milices sont équipées et armées par les Forces de
Sécurité intérieure. J’avais moi-même interrogé, pourquoi l’action des
FSI n’est limitée par aucune restriction. Par exemple, les FSI peuvent
acheter plus de mille fusils dont personne ne peut savoir la
destination. Dans les documents [Cable number:08BEIRUT669] publiés par Wikileaks, Samir Geagea
avait indiqué à l’ambassade américaine qu’Ashraf Rifi lui avait donné
certaines armes, mais que ces armes étaient insuffisantes. Nous avions
annoncé à plusieurs reprises qu’Ashraf Rifi [un sunnite proche du camp Hariri, directeur général des FSI] armait ces milices. Lui-même
l’avait confirmé dans ses dernières déclarations. Il a montré son vrai
visage.
Les chefs des axes du combat sont commandés par certains
leaders politiques. Ce qui se déroule à Tripoli est une réaction aux
évènements en Syrie. Et ce sont ces évènements qui détermineront
l’avenir de la région.
-Depuis un certain temps, on parlait d’un
climat international favorable à la stabilité au Liban. Estimez-vous que
ce désir occidental ait changé dernièrement ?
L’objectif est de
frapper la résistance. Ils considèrent que le renversement du régime
syrien aboutirait à torpiller la résistance au Liban. De ce fait, ils
appuient la stabilité au Liban en attendant d’en finir avec le front
syrien. Nous sommes de même pour la stabilité sur la scène intérieure.
Mais cela ne signifie guère que nous soyons idiots. Nous devons prendre
des mesures de prévention face aux risques.