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Commentaire de 雛罌粟

sur Quelques concepts pour expliquer le pourquoi de l'opposition au mariage pour tous


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雛罌粟 雛罌粟 17 juillet 2013 07:55
« cela fait des décennies que maints
psychologues ont exprimé la nécessité de la
présence du père et de la mère comme modèles
représentatifs utiles à la construction de la
personnalité de l’enfant.
Subitement tout ceci passe aux oubliettes.
De nombreuses études par ailleurs indiquent
qu’au contraire de ce que l’on nous dit ces
enfants ont plus de problèmes que les autres.
De nombreux pédiatres aussi expriment
leur inquiétude »

Apparemment pas ceux de l’American Academy of Pediatrics (qui, avec ses quelque 60 000 praticiens, constitue le premier ordre professionnel de pédiatres au monde) ; lesquels ont en mars dernier pris résolument position en faveur du mariage et de l’adoption par les couples de même sexe dans l’intérêt même des enfants.
Le Technical Report accompagnant cette déclaration commence par ces mots :
« De vastes données issues de plus
de 30 années de recherches révèlent
que les enfants élevés par les
parents gays et lesbiens font preuve
de résilience pour ce qui concerne
leur santé – sociale, psychologique,
sexuelle – malgré des différences
économiques et légales et le
stigmate social.
De nombreuses études ont démontré
que le bien-être des enfants dépend
bien davantage de leurs relations
avec les parents, de la compétence
et de la sécurité prodiguées par
ceux-ci, et de la présence d’un
soutien social & économique, que du
sexe ou de l’orientation sexuelle de
leurs parents.
L’impossibilité de se marier pour
les couples de même sexe ajoute au
stress de ces familles, affectant la
santé et le bien-être de toutes les
personnes du foyer.
Parce que le mariage renforce les
familles et, ce faisant, est
favorable au développement des
enfants, les enfants ne devraient
pas être privés de la possibilité
d’avoir des parents mariés.
Les voies vers la parenté – qui
incluent les techniques d’assistance
reproductive, l’adoption, les
familles d’accueil – devraient se
focaliser sur les compétences des
parents plutôt que sur leur
orientation sexuelle. »


Quant à la fantasmatique nécessité du modèle père/mère, j’en avais touché un mot (avec conseil de lecture…) ici.


C’est aussi la psychanalyste Élisabeth Roudinesco qui taclait ses collègues homophobes en ces termes il y a quelques mois :
« Déjà, au moment du vote du Pacs, en novembre
1999, on avait eu droit à la même déferlante.
S’appuyant sur une psychologie de bazar, les
mêmes affirmaient que toute transformation du
statut de la famille serait contraire au
sacro-saint complexe d’Œdipe, comme si la
tragédie de Sophocle, remise à l’honneur par
Freud à la fin du XIXe siècle, pouvait servir à
énoncer des jugements à l’emporte-pièce en lieu
et place d’une réflexion.
Les psys qui s’expriment ainsi semblent oublier
que, si un concept ne convient plus à une
situation, alors il faut le modifier.
Et de même que l’on ne dissout pas le peuple
quand le peuple vote contre un gouvernement, de
même on ne dissout pas une réalité quand
celle-ci nécessite d’être pensée selon un nouvel
ordre juridique.

On peut comprendre que des religieux ou des
hommes politiques s’opposent à une telle loi :
les uns regardent le mariage comme une
institution sacrée – une loi divine –, les
autres invoquent la tradition ou la nécessité en
temps de crise économique de ne pas diviser la
communauté des citoyens.
Mais des psychanalystes, des thérapeutes, des
psychiatres ?
Comment osent-ils tenir de tels discours ?
Comment osent-ils aller à l’encontre de toutes
les études sociologiques qui montrent que,
depuis des décennies, les enfants élevés par des
couples homosexuels ne sont pas très différents
des autres enfants, et surtout que ce dont ils
soufrent ce n’est pas de l’homosexualité de
leurs parents mais du regard que portent sur
eux, à l’école ou ailleurs, ceux qui cherchent à
les stigmatiser. »

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