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Commentaire de Marion GAUD

sur Les addictions, moteur du descenseur social


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Marion GAUD 25 juillet 2013 20:24

Mon dieu misère ! je crois que depuis le 19éme siécle, voire le début du 20éme pour être sympa, on avait pas lu article plus réactionnaire, plus stigmatisant, plus bêtement moralisateur et ignorant sur l’alcoolisme et les addictions en général, à part chez les plus extrémistes religieux, toutes religions confondues ! Les bras m’en tombent !
 Les revoilà donc les ivrognes, sans volonté, vicieux, menteurs, voleurs, rebuts de l’humanité...et sous la plume d’un homme qui se croit progressiste en plus.
Je me suis frottés les yeux pour être bien sûre de ne pas avoir la berlue. C’est pourtant au 19éme siècle que l’alcoolisme, pour la première fois, a été reconnu comme une maladie et non plus comme un vice.
 Monsieur vous avez presque 2 siècle de retard dans votre conception de ce qui est une véritable pathologie et dont le premier à en souffrir est celui qui en est atteint, et ne peut vivre sans s’empêcher de consommer le produit dont son corps et son cerveau ont besoin. Quel mépris pour tout ceux très nombreux qui ont tenté de s’en sortir, seuls sans traitement efficace à l’aide de cures, de post-cures, de groupes de parole et qui malgré un effort et travail sur soi constant, que sans doute vous ne connaitrez jamais, ont rechuté...la souffrance du manque étant trop profonde.
 On va donc reprendre à la base pour vous. Les 10 à 20% d’alcooliques et d’addicts de notre pays, sont des personnes qui auraient une déficit neurobiologique, que vous n’avez pas, tant mieux pour vous, les rendant dysphoriques, (contraire de l’euphorie) donc en traduction simple : malheureux, souffrants et vont chercher dans l’alcool le moyen de combattre cette souffrance, ce mal être que vous ne connaissez pas. En clair, ce sont des malades, de vrais malades, souffrant d"une insuffisance biologique, exactement comme un diabétique, par exemple. Si par dessus, comme souvent, se greffe des drâmes familiaux où autres, la pathologie sous-jacente se déclare.
Cela vous arrivera peut-être un jour, à vous qui sait où à votre frère, à votre fils comme à n’importe qui souffrant de ce déficit à la base.
Et cela arrive dans toutes les couches de la société : votre médecin, votre banquier, votre collègue, votre notaire, votre assureur est peut-être alcoolique et vous n’en savez rien.
Le poivrot, l’ivrogne, il est partout, pas forcément dans la rue ivre-mort...
Certes les dommages collatéraux sont énormes ainsi que les dommages financiers.
Mais voyez-vous, si les familles, les proches avaient idée de la souffrance du malade alcoolique, et le traitait comme tel plutôt que de le juger selon des codes de moralité d’un autre age, peut-être, pourraient-ils les aider à s’en sortir, plutôt que de les enfoncer comme vous le faites...
Car, il y a maintenant une aide médicamenteuse efficace pour ça : le baclofène, qui n’exclue en rien les autres thérapies, psy également.
Vous avez des proches dans cette situation, semble-t-il, à vous de voir si, ne voyant les choses que par la petite lorgnette financière, vous allez les laissez dans leur détresse profonde en les stigmatisants où leur tendre la main pour les aider.
Vous le pouvez, en les envoyant vers nous, par exemple, afin qu’on leur trouve un prescripteur de baclofène et leur procure un soutien moral via notre forum. http://www.baclofene.fr/
Marion Gaud
Association Aubes (association regroupant malades et médecins autour du baclofène pour soigner la dépendance alcoolique)


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