Hmmm…nulle intention chez moi de vous piéger : j’apporte ma réaction à votre article- t come vous m’y avez invité il y a quelques semaines, et joue le rôle de l’agent contradicteur, histoire de faire bonnes mesures.
Rassurez-vous ce n’était qu’une formule de réthorique. Pour dire que
vous excellez dans l’exercice consistant à apporter la contradiction et
je vous en remercie quoi qu’il en soit.
Je n’avais certes pas anticipé que vous ameneriez un tel niveau de
contradiction mais si je l’avais su, il est clair que je vous aurais
expressément invité à le faire.
La polémique est pour moi une occasion de penser, de mettre à l’épreuve mes représentations et de les affiner.
Donc j’adore quoi qu’il arrive, surtout si on peut me montrer que je trompe ici ou là.
Précisément en raison de ce que je viens d’écrire, j’avoue que j’ai du mal avec cette posture.Quant à vous convaincre stricto sensu, vous ayant lu, là n’était pas mon propos.
La question est savoir qu’est-ce qui est absent exactement ?Cela étant dit, je vais revenir sur certains points de votre réponse :
En premier lieu, votre contre-argument (classique) concernant mon évocation des données archéologiques : l’absence de preuve n’est pas preuve de l’absence.
Certes mais partant de là, vous ne faites que confirmer ce que je disais en intro : la théorie girardienne est avant tout une construction « intellectuelle » (ou « littéraire » : en déconstruisant les mythes, il produit un super-mythe des origines) et de nature « pseudoscientifique » puisque de facto cette théorie est invérifiable : Girard d’ailleurs n’hésitant pas expliquer que si d’autres interprétations des mythes qu’il interprète le contredisent, cela ne fait en fait que valider sa théorie (les mythes=mensonges camouflant le « meurtre » originel) : bref on tourne en rond que ce soit sur le plan (arte)factuel ou simplement intellectuel.
Pour le reste, bien que l’absence de preuve ne soit pas en soi preuve de l’absence : j’imagine que vous noterez l’importance (que ce soit en termes d’espace géographique, qu’en termes temporels) de cette dite absence : bref quelques centaines de milliers de millénaires…au minimum, reconnaissez que vous ne pouvez rejeter aussi simplement cette « absence de preuve ».
Comme je l’ai pointé avec la citation de Lewis plus haut, il est clairement admis même par ses contradicteurs que Girard a rassemblé une solide documentation ethnographique, notamment sur les mythes fondateurs. Vous seriez bien en peine de faire de même à partir de votre hypothese E.T.En vous suivant, si m’en prenait l’envie, je pourrais à la façon de Girard arguer que les fondations du Religieux ne sont pas la violence (de même que le passage du proto- à l’Humain) mais l’action d’entités exoterrestres : [...] ces croyances en des agents exoterrestres étant quasi universelles et persistantes pointent vers quelque chose d’incontournable…et si Girard opte pour l’explication par le mensonge/travestissement pour supporter ses interprétations de tel ou tel mythe, j’opterai pour quelque chose de plus simple : mémoire imparfaite des événements évoqués par ces mythes.
Je pense avoir seulement postulé une moindre expertise en éthologie que dans le domaine anthropo-éthno-paléontologie.Bref, il faut bien un moment se fonder sur quelques éléments concrets, si l’on veut débattre objectivement.
Je reviens donc à votre supposition de ma méconnaissance dans le registre éthologique :
Je pense que cette antériorité n’est pas établie quels que soient les éléments dont vous disposez qui pourraient le laisser espérersi je me rappelle bien, vous m’aviez interpellé à la suite d’un com où j’évoquais De Waal ainsi que Goodall (soit les mêmes références que vous employez) : j’y reviens après ce passage de votre réponse :
Vous mettez en avant ici, dans votre conclusion, deux arguments qu’on peut (donc) penser essentiels, à savoir :
a) l’absence d’antériorité du sacrifice sur le symbolique et
b) l’absence de traces de guerres au paléolithique.En effet l’antériorité du symbolique sur le sacrifice me semble essentielle : puisqu’elle témoigne d’une capacité de représentation et symbolique (production symbolique) ne nécessitant pas l’existence de rites sacrificielles ;
OK, vous répondez ici indirectement à la question que je posais plus haut. Vous considérez que l’absence de traces de conflits guerriers et de traces de sacrifices animaux ou humains au paléolithique infirme la thèse girardienne.quant à l’absence de traces de guerre au paléolithique : elle venait simplement afin de rappeler les profondes mutations au Néolithique qui non seulement voit la multiplication des conflits guerriers mais aussi de la pratique de sacrifices rituels, humains et/ou animaux : en cela : je me répète la possibilité même de noter ces changements radicaux comparés au Paléolithique, au vu du nombre de sites, artefacts, etc… en témoignant, me semble difficile à rejeter d’un simple revers de la main, quand les évidences (conformes à la thèse girardienne) elles brillent bel et bien par leur absence.
Désolé, ici votre argument tombe à plat car vous semblez confondre conflit inter-groupe et intra-groupe. L’hypothèse girardienne est avant tout concernée par la violence intra-groupe. L’existence de conflits inter-groupes est complètement facultative. Le fait que de tels conflits « guerriers » ne soient pas observés, l’absence d’outils agressifs-défensifs, ne permet pas de conclure quoi que ce soit concernant l’organisation sociale des communautés et en particulier la régulation de la violence intestine.Ensuite cette absence de groupe « guerriers » renvoie aussi à un autre élément, qui me semble, suffisamment pertinent pour être considéré ici : à savoir l’absence d’armes à fonction « homicide » jusqu’à une période récente (Néolithique avancé, voir tardif pour l’apparition d’armes « spécialisées ») avant cela, et quelque soit le groupe « homo » concerné (donc les diverses familles homo… à outils, les protohominiens, protohumains, les humains « archaïques », les humains « primitifs ») les armes à fonction homicide brillent par leur singulière absence : or si je réfère à la horde primitive girardienne, en état de tension si ce n’est conflit mimétique permanent : l’inexistence de telles armes –notamment comparés à la sophistication dans les autres outils ou armes de chasse/pêche produits- me laisse dubitatif…en effet, dans un tel contexte, doublé de la capacité prodigieuse du genre « homo » à produire des outils et armes adaptés à tel ou tel emploi particulier, l’inexistence d’armes à fonction homicide ou défensive me semble être un contre-argument autant valide que solide à cette idée de groupes primitifs vivant constamment en état de tension mimétique, et toujours sous la menace de l’explosion de violence supposément conséquente.
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