@Gruni
Désolé, je n’ai pas eu le temps de vous répondre plus tôt, car la réponse à votre question légitime est complexe.
Le philosophe chinois Sun Tzu, a, dans son livre « l’art de la guerre », écrit ceci, je cite :
« Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l’ennemi sera victorieux une fois sur deux. Qui ne connaît ni son ennemi ni lui-même est toujours en danger. »
A la suite des attentats du 11 septembre 2001, les USA, voyant qu’on leur avait infligé une attaque sévère, ont compris qu’on leur faisait une guerre. En réponse à cette agression, ils ont décidé de se lancer dans une « guerre contre le terrorisme », autrement dit, les USA estimaient que ce « on » qui avait décidé de se lancer dans une guerre contre eux, était « le terrorisme ».
C’est évidemment complètement absurde : le terrorisme n’est pas un ennemi, c’est un des moyens dont dispose un ennemi pour obtenir une victoire. Faire la guerre contre le terrorisme c’est comme si on faisait la guerre contre ( au choix ) les chars d’assaut, les avions, les bateaux, les kalachnikovs ou les grenades ! a n’a tout simplement aucun sens.
Donc, les Etats Unis se sont lancés dans une guerre sans réellement identifier l’ennemi et sans identifier les buts de guerre qui étaient ceux de cet ennemi.
Dans ces conditions, on ne s’étonne pas du fiasco quasi total qu’a été cette guerre contre le terrorisme. Les USA ont attaqué de façon totalement injustifiée l’Irak, qui n’était strictement pour rien dans les attentats du 11/9, et ont attaqué l’Afghanistan, pays où il existait certes des bases d’entraînement terroristes et où avait circulé Ben Laden, mais qui n’était certainement pas le pays qui était le véritable « ennemi » ( il n’était certainement pas dans les objectifs de ce qui tenait lieu de gouvernement en Afghanistan à l’époque de lancer leur pays dans une guerre contre les USA ).
Ben Laden lui même était peut-être ( ou peut être pas ) le cerveau des attentats du 11/9, néanmoins d’autres attentats ultérieurs ( en particulier ceux de Londres ) ont prouvé que des attentats de grande envergure n’ont nullement besoin d’une organisation terroriste de grande envergure pour être organisés ...
Donc, la question reste posée : qui était l’ennemi des USA dans les attentats du 11/9, et est-ce bien cet ennemi qu’ont combattu les USA ?
Le résultat de cette guerre sans ennemi identifié s’est avéré en tous cas désastreux, et cepour plusieurs raisons :
1°) cette « guerre contre le terrorisme » à coûté des sommes colossales aux USA, qui se retrouvent avec une économie très affaiblie et une dette abyssale,
2°) elle a fait un nombre incalculable de victimes civiles qui n’étaient pour rien dans ces attentats ( entre 400 000 et 1 000 000 selon les estimations )
3°) Toutes les guerres s’accompagnent d’exactions, quand bien même leur but est moralement légitime. La « guerre contre le terrorisme » n’a pas dérogé à cette règle, et les USA, qui avaient gagné un énorme capital de sympathie dans les suites immédiates des attentats du 11 septembre, l’ont irrémédiablement dilapidé par les exactions qu’a occasionné leur intervention.
4°) cette guerre a laissé l’Irak dans un état de guerre civile interreligieuse ( chiites contre sunnites ) et interethnique ( arabes contre kurdes ) qui est partie pour durer des dizaines d’années...l’état politique de l’Afghanistan ne vaut guère mieux.
5°) Enfin, le seul vrai succès de cette guerre ( la mort de Ben Laden ) n’a pas empêché les USA d’être victimes des attentats terroristes de Fort Hood et de Boston
Il est évidemment difficile de faire parler les morts, mais on peut se demander ce qu’aurait préconisé Sun Tzu après les attentats du 11 septembre, s’il avait vécu à notre époque.
Si l’on prend l’exemple de la deuxième guerre mondiale, il est évident que l’ennemi à combattre n’était, comme je l’ai précisé plus haut, pas les Messerschmitt, ni les U boot, ni le mur de l’Atlantique, ni les mitrailleuses, ni les V1 et V2. L’ennemi à combattre n’était pas non plus l’ensemble des Allemands, des Italiens et des Japonais réunis ( après tout, Hitler n’avait eu que le tiers des suffrages exprimés en sa faveur, quant aux japonais, personne ne leur avait demandé leur avis concernant leurs dirigeants ! ). On note d’ailleurs que la guerre s’est terminée alors que ces trois pays avaient conservé la plus grande partie de leur population.
Les alliés combattaient en réalité les gouvernements allemand, japonais et italiens, et surtout l’idéologie qui motivaient leur action ( le national-socialisme, l’impérialisme japonais et le fascisme ). Un gouvernement allemand non nazi n’aurait jamais eu l’idée de se lancer dans de pareilles guerres. Le but de guerre des forces de l’Axe était également connu des alliés ( la domination du reste du monde et son partage entre les trois puissances de l’Axe ).
Suivant cet exemple, on peut imaginer ce que Sun Tzu aurait pensé des attaques du 11 septembre.
Il aurait compris qu’il s’agissait d’un nouvel épisode d’une très ancienne guerre ayant débuté au début du moyen-âge par la conquête par Mahomet et ses successeurs de la péninsule Arabique, puis des contrées situées au sud Ouest de la Méditerranée et en Asie centrale, et ce au nom d’une idéologie qui est l’idéologie mahométane ( que d’aucuns appellent communément religion musulmane ). Cette guerre qui dure depuis plus de 1400 ans entre les partisans de l’idéologie mahométane et le reste du monde est même théorisée par cette religion, qui divise le monde en trois parties , le dar al islam (terre d’islma ) le dar al harb ( terre de la guerre ou de la confrontation entre le monde musulman et le monde non musulman ) et le dar al Kufr ( domaine des infidèles ou de l’incroyance ). Un des points les plus centraux de la doctrine mahométane, c’est que le monde entier doit devenir une terre d’islam, soit par la guerre, soit par la soumission.
Pendant l’histoire , l’islam a subi plusieurs défaites majeures, qui ont décidé de l’avenir du monde :
- la bataille de Poitiers gagnée par les troupes de Charles Martel
- la reconquista espagnole par isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon
- la bataille de Lépante
- la bataille de Vienne qui a mis fin au second siège de Vienne par les turcs.
Les attentats du 11 septembre sont donc la première grande victoire de l’islam contre le reste du monde ( la dernière grande victoire de l’islam avant 2001 ayant été en 1453 la prise de Constantinople par les turcs. ).
Si les Etats-Uniens avaient suivi les sages conseils de Sun Tzu, ils auraient compris que leur ennemi, c’était l’idéologie mahométane, que celle-ci venait de gagner une victoire de très grande ampleur contre le reste du monde au cours de ces attentats, dont les cibles ( WTC, Pentagone ) avaient une valeur symbolique majeure, et par conséquent qu’il fallait frapper cette idéologie à sa tête pour répondre à cette attaque.
Mais comment frapper à la tête une religion qui n’a pas de clergé organisé, ni de pape ni de dirigeants ? C’est un peu le sens de votre question. C’est très simple : il fallait répondre à une attaque contre des symboles par une attaque contre des symboles, strictement proportionnée à l’attaque que venaient de subir les USA. Et là, évidemment, les cibles étaient toutes trouvées. Les USA disposant de milliers de missiles de croisière équipés de charges non nucléaires, il leur suffisait d’attaquer les deux symboles de l’islam : la grande mosquée de la Mecque avec sa Qa’aba, et le tombeau du « prophète » à Médine.
Une centaine de missiles de croisière auraient permis de raser totalement ces deux édifices, aussi efficacement que l’idéologie mahométane avait rasé le WTC et une partie du Pentagone, et sans faire plus de victimes. Ça aurait été une réaction modérée, proportionnée à l’attaque, et qui aurait été approuvée par les quatre cinquième de l’humanité : les non-musulmans .
Mais, me direz vous, à quoi sert la force de frappe dans ce cas ? C’est simple, il fallait que les USA assortissent cette destruction par armes conventionnelles d’une lourde menace : « si un nouvel attentat mahométan frappe les USA, alors nous détruirons sans préavis les villes de La Mecque et Médine par nos armes thermonucléaires ». Cette menace devait évidemment s’assortir d’un ultimatum immédiat contre le Pakistan et l’Iran : le Pakistan devait être mis en demeure de détruire au plus vite son petit armement nucléaire, et l’Iran devait fermer tous ces centres de recherche nucléaire, les USA refusant à l’avenir d’autoriser que soient menées des recherches nucléaires dans un pays musulman.
Par ailleurs, les USA auraient du faire une entorse à leur sacro-sainte liberté religieuse et auraient donc du immédiatement interdire l’islam sur tout leur territoire, avec fermeture et destruction immédiate de toutes les mosquées. Un pays ne peut pas admettre qu’une idéologie qui s’attaque aussi gravement à sa population continue à y avoir droit de cité.
Si les USA avaient adopté cette stratégie, la guerre contre le terrorisme, devenue guerre contre l’idéologie mahométane n’aurait fait que quelques milliers de morts, aurait été gagnée à plate couture pour une somme relativement modique, et aurait reçu l’assentiment de la plupart des peuples sur cette planète. Que demander de mieux ?