Très bien votre papier Alinea
Tout cela est tès suggestif, vous avez raison de mentionner qu’il existe tout de même un thermomètre, qui nous évite de nous faire clore le bec, sous l’étiquette de nostalgique : C’est celle effectivement de l’infinie variété du monde, des espèces, des langues, etc....Qui est en passe de transformer la terre en gigantesque cimetière.
Oh ! Ce n’est pas l’image infamante des camps de la mort nazis.
La mort douce ressemble à celle qu’on installe autour de nos grands vieillards, aseptisée, trompeuse, poudrée, altérée de sa propre image !
C’est l’image des nouveaux totalitarismes, qui ont abandonné les uniformes et les champs guerriers, pour des statistiques et des paragdimes économiques impériaux !
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Yann Arthus Bertrand nous montre à pleines pages de beaux clichés, sur papier velin, ( dit-on enocre papier velin ?), où la terre, vue du ciel, ressemble à une mosaîque de couleurs, si parfaites, qu’elle semble une oeuvre d’art, et même les algues vertes, les catastrophes de toutes sortes, prennent de là haut la grâce de mandalas.
Il est tentant de prendre de la hauteur et de jouer à l’esprit éclairé, bien au dessus du vulgaire, quand le monde commence à sentir mauvais.
Ainsi on peut se sentir supérieur, et prendre des décisions et des poses avantageuses de mentor, en regardant ses petites fourmies se débattre au sol, et adopter, vous avez raison, des points de vue méprisants à propos du vulgaire : « De toute façon, c’est que des cons, il ne leur arrive que ce qu’ils méritent »
Point de vue d’autant plus facile à épouser qu’il sera accrédité par des sociologues, des politiques démagogues, des industriels cyniques, se catalysant les uns les autres, mettant les gens en compétition, et faisant semblant de s’étonner des effets induits ( violence, chomage, misère sociale et effective dans tous les domaines de la culture et de la connaissance, quand se nourrir et survivre devient le grand problème)
Quand la machine à mépris est lancé, elle continue toute seule, prenant de plus en plus de vitesse, recyclant tout sur son passage. Hithler et son ministre de la propagande maitrisaient très bien ce genre de concept, avec leur concept de sous homme, alimenté par des photos de pauvres miséreux, sales, indigents, humiliés, qualifiés de sous hommes
En écrivant, les images d’un film me sont revenus en mémoire.
« Le troisième homme », de Carol Reed.
Un film qui date de 48 je crois, et qui est resté incroyablement moderne, autant dans son propos que dans son rythme, son intrigue, et même sa musique lancinante.
Un américain débarque à Vienne voir un ami autrichien.
Nous sommes juste à l’après guerre, la ville est divisée en quatre zones, comme Berlin. L’américain apprend par un officier anglais que son ami est mort.....En fait il découvrira que celui ci veut seulement le faire croire....Ce type, un trafiquant, est devenu d’un cynisme fou....Il dérobe des antibiotiques et les délayent avec des produits frelatés, avant de les revendre, ce qui provoque des morts parmi les gens malades...
Au cour de la scène finale, ce sale type, incarné par Orson Welles, rencontre son ancien ami d’enfance. L’action se passe dans une grande roue, où il profite de la hauteur de la vue, pour expliquer son point de vue, à l’’américain horrifié......« Regarde en bas...En quoi le destin de ces fourmis peut t’intéresser ! Collabore donc avec moi ! ... »
Pour convaincre l’américain de livrer son ex ami, auquel il garde tout de même une attache sentimentale, l’officier anglais l’aménera au contraire au chevet d’enfants mourants, ayant pris ses doses frelatées de pénécyline.
Point de vue inversé : On quitte le toit de l’immeuble pour l’oeil du microscope.
C’est là la dimension de l’humain, de ce qu’il faut saisir, de ce qui nous échappe quand on est prit de la folie des grandeurs, une forme d’obscurantisme.
Ainsi, le point de vue, et la promiscuité, sont indssociables de l’analyse, et de l’engagement.
Mais quand repassera t’on ce grand film à la télé.
Un peu long peut être. J’espère que je ne vous ai pas ennuyé