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Commentaire de Sarro

sur Seconde révolution quantique : Les particules et les champs n'existent pas ! La « déchirure ontologique » dans la matière et la revanche de Platon


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Sarro Sarro 11 octobre 2013 09:36

Ce qui est décrit là ressemble au « réalisme de de relation » de la philosophie de l’individuation chez Gilbert Simondon.

Extrait de l’article de l’épistémologue Vincent Bontems

Quelques éléments pour une épistémologie des relations d’échelle chez Gilbert Simondonhttp://revues.mshparisnord.org/appareil/index.php?id=595

Voir aussi le résumé de l’intervention de Ludovic Bot au Colloque de Cerisy cet été consacré à

GILBERT SIMONDON ET L’INVENTION DU FUTUR

http://www.ccic-cerisy.asso.fr/simondon13.html


Ludovic BOT : Deux propositions pour tenter d’actualiser la pensée de l’individuation en physique quantique
L’intervention consiste à proposer deux hypothèses pour actualiser la pensée de Simondon (singulièrement le chapitre 3 « Forme et substance » d’ILFI) au regard d’évolutions conceptuelles en physique quantique que Simondon ne pouvait guère anticiper.
Première proposition : le chapitre en question comporte quelques erreurs sur la théorie de la relativité et accorde une grande importance à la théorie de la double solution de de Brooglie, théorie aujourd’hui obsolète. D’un autre côté, il est maintenant acquis qu’il n’est pas possible d’interpréter ontologiquement la mécanique quantique de Heisenberg-Schrödinger complétée par les prescriptions de Bohr pour la mesure, sauf à dire que c’est une théorie de l’information et des interactions et à aller très loin dans un réalisme des relations. Notre première proposition consiste donc à rectifier les erreurs et à appliquer nombre de propos de Simondon à la théorie quantique des champs (TQC) et non à la mécanique quantique non relativiste de Heisenberg-Schrödinger. La TQC serait alors une science des corrélations entre événements dans l’espace temps et l’individuation (la « réontologisation ») porterait sur ces événements. La mécanique quantique de Heisenberg-Shrödinger serait lassée à son sort de théorie purement formelle, ne parlant pas d’autre chose que ce dont elle parle (selon le caractère tautologique de toute théorie axiomatique), permettant aux physiciens de faire des calculs mais sans intérêt pour l’ontologie ni la philosophie des sciences. Le préindividuel serait le champ, en attendant la réussite des théories encore surrationalistes visant à unifier TQC et relativité générale ;
Seconde proposition : il s’agit à une autre échelle de se servir de la théorie récente de la décohérence pour penser l’individuation de la fonction d’onde (préindividuel) vers l’objet classique (individu). Nous savons que la théorie de la décohérence n’est en rien une solution en soi au problème de l’interprétation ontologique de la physique quantique de Heisenberg-Shrödinger. Mais nous soutenons que c’est le cas dans une approche simondonnienne de l’individuation. L’effet de décohérence fait passer continument (et non de façon discontinue comme le prétendait Bohr) un système quantique vers un objet classique en couplant deux ordres de grandeur : d’un côté, les interactions propres au système quantique (relativement isolé de son environnement) quantifiables en quelques multiples de la constante de Planck (h) et, d’un autre côté, les interactions dues à l’environnement qui sont quantitativement très importantes devant h. La théorie de la décohérence résout ainsi en un seul effort le problème de la transition quantique-classique et le problème de la mesure (c’est pour elle le même problème). Les probabilités quantiques infinitésimales qui subsistent après l’effet de décohérence, et qui remettent potentiellement en cause l’interprétation ontologique classique que nous proposons ici, deviennent dans une approche simondonnienne le « reste de préinvidualité » qui subsiste après l’individuation de l’objet classique. Cela constitue une réponse aux auteurs adeptes de la décohérence mais qui dénient à ces probabilités infinitésimales toute signification ontologique.
Ces deux propositions peuvent être prises séparément selon les critiques que leur apportera le lecteur. Prises ensemble néanmoins, elles impliqueraient qu’il faudrait penser l’individuation en physique quantique directement du champ à l’objet classique. C’est là une perspective encore très au-delà de notre propos et qui mériterait à elle seule un programme de recherche.

Simondon (G.), 2005, L’individuation à la lumière des notions de forme et d’information, Millon, Grenoble.


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