Salut.
Sur l’argument selon lequel je tend par mes considérations nouvelles à détruire le tissu social, à désagréger les derniers remparts civilisationels.
D’une part, je ne lutte pas pour l’imposition d’un modèle. Je prône au contraire le droit de chacun de vivre selon ses propres normes, je pense avoir exprimé cela assez clairement dans mon texte.
Au contraire, je pense que ce qui affaiblit la civilisation en asservissant les individus qui la composent ( une civilisation d’esclaves est-elle une civilisation ? - nous n’en sommes pas là ), ce sont les comportements et idées non réfléchies et non raisonnées.
Je reproche au modèle du couple actuellement vécu d’être une norme qui s’impose à tous, pas par autorité mais par société. Cette façon de vivre à deux n’est décidée par aucun des deux contractants, ils se content d’accepter ce statut et d’imiter tous ceux qui le revendiquent, et ainsi chacun a le même comportement, personne ne pense, et chacun vénère ses oeillères. Or, j’ai essayé de montrer que, d’une part, cette norme n’est pas optimale pour maintenir le lien affectif qui lie les deux personnes en couple, et d’autre part, qu’il est absurde de prétendre détenir la vérité absolue, de prétendre qu’un modèle unique convient à des millions d’individus différents.
Ce n’est donc pas parce-que je remets en cause une pratique sociale qui me parait nuisible que je condamne ceux qui la pratiquent en ayant réellement réfléchi, sans préjugés ni raccourcis de pensée, ayant réellement eu le courage de poser à plat les fondements théoriques des règles auxquelles ils souscrivent.
En outre, en quoi est-ce que la civilisation pourrait régresser en imaginant que mon idée atteigne les consciences ? Je propose à chacun de se mettre à pensée et à élaborer lui même raisonnablement son cadre de vie, cela ne peut que faire progresser une civilisation. Au contraire, une civilisation dans laquelle tout le monde imite tout le monde et ou personne ne pense au delà de ses préjugés, au contraire, vénère ses préjugés comme étant la condition de la vertu et du « bien », poussé à l’extrême cela donne les théocratie ou les fascismes.
Y-a-t-il des normes strictes pour pratiquer l’amitié ? Est-ce pour cela que les gens ne sont plus amis ? Une civilisation qui se libère se grandit.
Pour ce qui est des remarques selon lesquelles il n’est plus possible de faire des enfants dans ces conditions, je réponds que l’ignorance ne peut tenir lieu d’argument. Le couple tel qu’on le connaît est extrêmement récent et l’humanité n’a jamais été en panne de naissances. Le matriarcat chinois a donné lieu à une de plus riches civilisations de l’Histoire. Au lieu de vous braquer dès que l’on remet en cause vos sacro-saints comportement sociaux, rélfléchissez plutôt, remettez au moins en cause vos préjugés afin de vous en libérez, soyez vous même l’auteur de ce que vous pensez, et cela passe par la confrontation de ses idées avec les autres, et l’échange à l’aide d’arguments, et non à l’aide de raccourcis pré-fabriqués. Mais, bien sur que non, personne ne vous oblige penser.
Sur l’argument selon lequel le couple est un accomplissement de soi ; je partage votre opinion. Vivre une relation d’affection avec une personne permet de grandir ces deux personnes, chacun s’accomplit avec l’autre et avoir soi. Dans l’idéal. Et cet idéal est très compliqué à atteindre du fait du modèle du couple. Les règles qui s’imposent à nous et nous demandent diverses privations ne vont pas dans le sens d’un accomplissement de soi. On ne peut pas s’accomplir tout à fait si on reste soumis à des règles qui nous viennent de l’extérieur. Pour s’accomplir soi même, il faut être acteur de ce que l’on est, et donc décider raisonnablement des éléments qui vont régir notre vie. Les privations excessives que demandent le couple ne sont pas vertueuses en elles-mêmes. Il faut savoir aimer sans entraver les désirs de l’autre. Ceci est un réel dépassement de soi, puisque cela entraîne de dépasser ses préjugés, de dire non au contrôle de soi par des émotions déclenchées par habitude sociale, de dire non à l’imitation de tous par tous. Et que cela a plus de chance d’entraîner de vraies relations longues, belles et libres.
Se dépasser, grandir avec l’autre n’est pas se plonger à deux dans la névrose.