1)
Je vais
d’abord vous répondre sur la question des Droits de l’Homme.
Vous vous référez à la "Déclaration universelle des droits de
l’homme" de 1948. Cette déclaration, par elle-même, n’était effectivement
qu’une déclaration ; autrement, son préambule suffirait, à lui seul, à
justifier pleinement l’action de l’opposition à Assad en Syrie, je cite : "Considérant
qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de
droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte
contre la tyrannie et l’oppression."
Cependant, en ne considérant la "Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme" que comme une pétition non contraignante, il va de soi que
vous, vous l’énucléez de toute sa valeur effective et vous admettez ipso
facto (par ce fait-même) que les Droits de l’Homme ne constituent pas
réellement une de vos préoccupations.
Donc, en fait, si on met les choses à plat : vous avez bien compris que
vous n’arriveriez pas à étayer votre point de vue sur la foi des mensonges
proférés par les organes de presse des régimes russe, syrien et iranien. Vous
avez alors, avec beaucoup de souplesse, changé de stratégie : maintenant, vous
vous efforcez de saper le socle de discussion que constituent les Droits de
l’Homme, en tant que pré-requis touchant toute question de Droit international.
Pour ce faire, vous exploitez les mêmes failles qu’un diplomate comme
Sergeï Lavrov, en brandissant bien haut la Charte des Nation Unies — ce
véritable fossile géopolitique — et en mettant au rancart les Accords
d’Helsinki (que vous ne mentionnez même pas) qui avaient permis, en 1975
d’actualiser la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et de rendre son
argument effectif et applicable dans les Républiques socialistes.
2) Il va de soi que les pays occidentaux, la France, les Etats-Unis, le
Royaume-Uni, Israël, se sont rendus coupables de graves manquements aux Droits
de l’Homme ; chacun sait que ces pays sont gouvernés par des politiciens
passablement verreux et peu enclins à donner à la justice les moyens d’être
équitable. La décolonisation a été un processus long et douloureux, dans le cas
de la France, justement parce que des gens — un peu comme vous — ont estimé
que les Droits de l’Homme et la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes
n’avait qu’une valeur de ligne directrice ou de code et n’avaient pas vocation
à être appliqués tels quels.
Comme je l’ai dit plus haut, sans »valeurs"
en politique internationale, c’est-à-dire des principes fondamentaux
comme les Droits de l’Homme, on est conduit à tout accepter ou à tout
faire.
Ceci dit, là encore, vous produisez un argument de cour de récré qui ne
justifie rien, il s’agit de l’archi-classique « c’est lui qui a commencé ». Malheureusement, c’est encore un argument de ce type
que vous employez dans votre point 5, le non moins fameux "d’autres le
font aussi".