Un texte qui rééquilibre le débat :
Les Montagnards, Robespierre et les Jacobins étaient-ils l’aile marchante de la révolution française ?
« Les courants de gauche des partis politiques français cultivent le
courant montagnard puis le jacobinisme, prenant la suite de Michelet, de
Jaurès et du courant des historiens staliniens qui ont eu en France la
mainmise sur la chaire d’Histoire de la Révolution française jusqu’aux
années 70. Selon ce courant de pensée, Robespierre est le plus
révolutionnaire des dirigeants et le jacobinisme sa direction naturelle,
celle qui mène le plus loin la révolution et qui refuse toute
compromission avec la noblesse, la royauté, le féodalisme et le clergé.
La réalité est bien plus complexe et aussi très différente. Le
jacobinisme est très loin d’être le courant le plus radical de la
révolution française. Il va certes accompagner le courant
révolutionnaire jusqu’à son plus haut sommet en 1793 mais il va aussi se
charger de lui couper son élan, de casser son aile active, les comités
de piques notamment, de briser le courant anticatholique, de détruire
les contestations féministes, ouvrières et populaires, de décourager les
milieux populaires. C’est seulement quand le jacobinisme aura cassé le
ressort populaire que la réaction pourra relever la tête. On remarquera
alors que la tête de la réaction est constituée des hommes d’Etat sur
lesquels le jacobinisme s’est appuyé pour gouverner : Cambacérès,
Carnot, Barère, Cambon, Fouché, Barras...
On remarquera aussi que les jacobins ne dédaignaient pas de pactiser
avec la grande bourgeoisie, y compris les esclavagistes des colonies. »
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3001