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Commentaire de Luc-Laurent Salvador

sur L'élève agresseur sexuel à l'école primaire


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Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 février 2014 11:44

Désolé pour la contradiction apparente mais il faudra me citer pour que je puisse juger de quoi il retourne. Je suis sûr a priori que mes positions sont compatibles les unes avec les autres, mais je peux me tromper !

Concernant les engagements librement consentis j’ai essayé sans succès d’attirer l’attention de soi-même sur les jeux de sociétés auxquels, pour jouer, il est nécessaire, par définition, d’accepter de le faire selon les règles.
Nous avons là un exemple très simple et très concret d’engagement librement consenti de la part d’à peu près tous les enfants normalement constitués et mon propos ne va pas au-delà, au sens où il ne s’intéresse pas au contexte philosophique spécialisé à partir duquel vous entendez juger de l’humain.

Si vous savez où Kohlberg parle de « consentement consenti » merci de m’en donner la référence, ça m’intéresse smiley

La séparation que vous faites entre psychologie et psychiatrie est une pure fiction sociale. Je vous la laisse et ne retient de votre question que l’interrogation légitime qu’on peut avoir quant au comportement de Tony à l’adolescence.

Aura-t-il appris à construire un contrôle de soi suffisant pour inhiber des pulsions et impulsions qu’on peut en effet supposer devenir beaucoup plus vigoureuse à l’adolescence ?
Nul ne saurait le dire car cela dépendra de la qualité du cadre éducatif dans lequel il pourra être amené ou non à travailler le contrôle de soi en question, cad, sa capacité d’inhibition.
Si cette éducation est insuffisante, il pourrait alors céder à ses envies et les mettre en acte via différentes stratégies éventuellement répréhensibles.

Dans une telle éventualité, je vous imagine prompt à jeter la pierre à qui ne pense pas comme vous.
Peu me chaud.
En l’occurrence, comme je l’ai expliqué à un commentateur, j’ai seulement répondu à la demande de l’école qui souhaitait une solution. Tel était mon périmètre d’intervention.
Pour ce qui est des soins et des suivis nécessaires à Tony, la justice et les services sociaux avaient les experts requis pour en décider.
Il ne m’appartenait pas de venir jouer les superviseurs pour tenter de satisfaire les angoisses sociétales de possibles passages à l’acte.

A priori, au vu de ce que précisément je relate, je serais plutôt optimiste quant à la capacité de Tony de s’insérer de manière satisfaisante dans la société.
Maintenant, je sais que tout est possible et si à l’adolescence ou à l’âge adulte il devait commettre des actes répréhensibles, j’en serais attristé mais en dépit de votre mise en accusation tacite, j’ai bien des difficultés à voir pourquoi j’aurais à me sentir spécialement porteur d’une responsabilité ou d’une culpabilité sous ce rapport ?

Parce qu’un jour, à 12 ans, il a croisé ma route et que par le cadre d’accueil démocratique construit l’école, je l’ai aidé à reprendre le contrôle de lui-même ?

Si je suis votre logique un tantinet perverse, le fait de l’avoir aidé ici et maintenant à se contrôler aurait été une faute parce que cela aurait fâcheusement différé la reconnaissance de la dangerosité sociale que vous postulez chez Tony ?

Eût-il fallu, selon vous, lui lâcher la bride pour que ses excès amènent les réponses psychiatriques de protection sociale que vous semblez appeler de vos voeux ?

Je trouve ça assez scabreux et je vais donc m’en tenir là en vous suggérant, puisque vous semblez avoir une culture psychologique, de vous intéresser au courant de l’attribution de causalité.
Je pense que cela vous serait utile.

Merci d’avoir suscité ces réflexions.


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