L’auteur a fait un très bon constat, tout à fait juste, qui offre un tableau affolant quand on y songe.
Par contre, désolé, mais je pense que le diagnostic est nul.
ça me paraît au mieux un réflexe, un automatisme mental : on prend le premier bouc émissaire venu et on le lynche.
ça change rien au problème, mais ça fait du bien.
Le
problème est pourtant simple : comme je l’ai expliqué ici et là lorsque
j’ai évoqué le pouvoir de l’éducation démocratique (qui n’a rien à voir
avec le pédagogisme laissez-faire post soixante-huitard que je n’ai
jamais croisé en 20 ans de métier), ce que les parents, les enseignants
et les politiciens n’ont toujours pas compris c’est qu’ils se font un
devoir de traiter les enfants comme les sujets soumis au roi de l’Ancien
Régime (en pensant ainsi affirmer leur autorité, en se voulant en
posture de tyran éclairé), sans voir qu’ils se heurtent à des sujets qui
ont déjà fait la révolution, depuis longtemps (merci la psychanalyse,
la pub et la société de consommation hyperindividualiste), de sorte
qu’il n’existe plus d’enfants, notion qui renvoie à des êtres qui "n’ont
pas la parole". Cela n’existe plus.
Or, ces révolutionnaires en herbe jouent leur vie et, dès lors, ils
laminent à coup sûr les tentatives de parents et d’enseignants qui,
eux, veulent seulement préserver leur tranquillité.
La motivation n’est pas la même, on sait qui va gagner, on sait qui a gagné d’ores et déjà.
Le constat Pisa sous le rapport de l’autorité est logique étant donné
que la France est le pays individualiste par excellence, celui qui a
fait la révolution.
Elle se déroule actuellement, tous les jours, dans tous les
établissements d’éducation, dans toutes les familles et les adultes sont
en déroute. Voilà, c’est clair, c’est un fait.
La seule alternative que je connaisse à cette guerre des générations,
c’est le rassemblement que permet la démocratie au sens le plus noble du
terme, celle où chacun est invité à donner de la voix pour contribuer à
l’élaboration d’un loi commune qui vaudra pour tous plutôt qu’avoir à
subir celle concoctée par quelques « élus ».
Toute trace de rapport de force est donc à éradiquer. Les rapports
doivent être médiatisés par l’accord préalablement donné par tous les
acteurs du cadre éducatif et pas seulement les adultes.
S’il ne tenait qu’à moins, on rendrait illégal le fait de crier dans la
classe, le fait de se moquer d’un élève devant sa classe, de le sermoner
devant la classe, de le sanctionner d’une manière arbitraire etc.
Tous ces gestes professionnels surannés hérités d’un passé où les enseignants exerçaient in loco parentis (à la place des parents avec droit de sanction physique) sont à bannir complètement.