ce qui s’est passé en Ukraine, ça s’appelle un putsch !
autre extrait de l’intervention de Natalia Vitrenko :
Un accord monstrueux
Le 21 février, un accord a été signé entre Ianoukovitch et les trois dirigeants de l’opposition, Klitschko, Iatseniouk et Tyahnybok. Il a été validé par les représentants de trois ministères des Affaires étrangères de pays membres de l’UE – le ministre des Affaires étrangères allemand, Franz Walter Steinmeier, le ministre des Affaires étrangères polonais Radoslaw Sikorski, et le directeur du département chargé de l’Europe continentale du ministère des Affaires étrangères français, Eric Fournier. [Laurent Fabius ayant dû quitter Kiev pour se rendre en Chine, nde]
Changer de Constitution en 48 heures…
C’était un accord monstrueux. Je n’avais jamais imaginé que l’UE pourrait bafouer à ce point les règles du droit. L’Ukraine a une Constitution. L’Article 13 définit la procédure à suivre pour un changement de Constitution. Et pourtant, le premier point de cet accord du 21 février exige que les amendements à la Constitution soient adoptés et rendus publics en 48 heures, incluant un changement dans notre système étatique. La Constitution requiert un vote à une « majorité constitutionnelle » [aux deux-tiers], au cours de deux sessions parlementaires, suivi d’un examen et d’une validation par la Cour constitutionnelle.
Pas un mot dans l’accord à propos de la
dispersion du Maidan et du désarmement des émeutiers, afin que le
Parlement puisse voter en toute sérénité. Ainsi, c’est avec un pistolet
sur la tempe, sous les coups et l’intimidation, assortis de menaces à
l’encontre des membres de leur famille, que les parlementaires ont dû se
réunir à partir du 20 février et commencer à voter. Ils ont voté en
faveur d’un changement de la Constitution.
La procédure de
destitution est, elle aussi, précisée dans la Constitution. Mais le
Parlement a craché dessus, a simplement voté, déclaré que Ianoukovitch
avait démissionné et arrêté une date pour les élections : le 25 mai
2014.