« Pourquoi
l’Islam est incompris dans sa lettre par les Européens ? » - Comme si
telle était la vraie question ! Le problème, c’est que l’Islam d’aujourd’hui
est l’aboutissement de mille trois cents ans d’histoire dont les musulmans sont
imprégnés, tandis que le christianisme d’aujourd’hui – ou ce qu’il en reste -,
est l’aboutissement de deux mille d’histoire, dont les populations d’Europe
sont tout aussi profondément imprégnées, indépendamment du degré de leur croyance.
Si
l’on considère les deux civilisations à partir du XIVe siècle, on voit qu’alors
que l’Islam sombrait dans la stérilité, l’Europe vivait la Renaissance, la conquête
du monde, le « philosophisme » et ses remises en cause copernicienne,
la révolution industrielle, l’avènement de la démocratie, les affrontements
idéologiques, les deux guerres mondiales, la société de consommation.
Les
mentalités des uns et des autres ont naturellement été façonnées par leurs
trajectoires respectives, et si l’Islam, dans sa lettre, est incompris par les
Européens, l’Europe est incomprise – pour ne pas dire inacceptable -, dans
nombre de ses aspects, par des musulmans qui, pour ne rien arranger, se
condamnent plus ou moins hermétiquement au communautarisme, du fait de leurs
interdits alimentaires et de la rigidité de leurs moeurs.
A
partir de là, choc ou pas, nous sommes en présence de deux civilisations qui, c’est
une constante dans l’histoire, ne peuvent cohabiter, pacifiquement sinon
harmonieusement, qu’à la condition que l’une des deux domine, et que l’autre
accepte ou tolère la domination. Les musulmans - encouragés par la lâcheté du monde politique comme par la bêtise de ceux qui croient en l’avènement d’une grande famille planétaire - sont désormais trop nombreux pour ne pas exiger l’égalité, ou
se sentent désormais assez nombreux, pour la revendiquer.
Le
confrontation est donc inévitable. On ne vous reprochera pas d’avoir cédé au
mythe du bouc émissaire, il est véhiculé par à peu près tout le monde, mais je
vous ferai observer que c’est l’un des pays les plus prospères d’Europe qui a
interdit la construction de minarets, c’est-à-dire qui a refusé à l’Islam une
forme de visibilité ressentie comme conquérante et arrogante.