« Ainsi, aujourd’hui, l’Européen a oublié qu’il détenait le monopole de la barbarie. »
Absolument pas. La barbarie est humaine, donc universelle. Ce qui a distingué la barbarie « européenne », ce sont les capacités technologiques.
On notera que les Japonais, disposant à peu près des mêmes moyens, ont commis de nombreuses atrocités dans leurs conquêtes et qu’ils n’ont fini vaincus que par plus « technologiques » qu’eux.
« Donc, au lieu de rejeter l’Islam, l’Européen doit chercher à comprendre en lui-même pourquoi ce rejet d’une religion qui a 1,6 milliards d’adeptes dans le monde. »
L’Européen rejette cette religion en tant que vecteur d’une civillsation qui est aux antiipodes de la sienne. Le
problème, c’est que l’Islam d’aujourd’hui est l’aboutissement de mille trois
cents ans d’histoire dont les musulmans sont imprégnés, tandis que le
christianisme d’aujourd’hui – ou ce qu’il en reste -, est l’aboutissement de
deux mille d’histoire, dont les populations d’Europe sont tout aussi profondément
imprégnées, indépendamment du degré de leur croyance.
Si
l’on considère les deux civilisations à partir du XIVe siècle, on voit qu’alors
que l’Islam sombrait dans la stérilité, l’Europe vivait la Renaissance, la
conquête du monde, le « philosophisme » et ses remises en cause
copernicienne, la révolution industrielle, l’avènement de la démocratie, les
affrontements idéologiques, les deux guerres mondiales, la société de
consommation.
Les
mentalités des uns et des autres ont naturellement été façonnées par leurs
trajectoires respectives, et si l’Islam, dans sa lettre, est incompris par les
Européens, l’Europe est incomprise – pour ne pas dire inacceptable -, dans nombre
de ses aspects, par des musulmans qui, pour ne rien arranger, se condamnent
plus ou moins hermétiquement au communautarisme, du fait de leurs interdits
alimentaires et de la rigidité de leurs moeurs.
A
partir de là, choc ou pas, nous sommes en présence de deux civilisations qui,
c’est une constante dans l’histoire, ne peuvent cohabiter, pacifiquement sinon
harmonieusement, qu’à la condition que l’une des deux domine, et que l’autre
accepte ou tolère la domination. Les musulmans sont désormais trop nombreux, ou
se sentent désormais assez nombreux, pour revendiquer l’égalité.
Le
confrontation est donc inévitable. N’en déplaise à ceux qui cède d’avoir cédé au
mythe du bouc émissaire en période de crise, on sait que c’est l’un des pays les plus prospères d’Europe qui a
interdit la construction de minarets, c’est-à-dire qui a refusé à l’Islam une
forme de visibilité ressentie comme conquérante et arrogante.