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Commentaire de Dudule

sur Pourquoi l'hyperinflation de 1923 en Allemagne et l'avènement d'Hitler dans la crise qui allait devenir mondiale en 1929 ?


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Dudule 8 avril 2014 21:51

Titi :

Sauf que, si l’Allemagne arrête les frais, c’est qu’elle a perdu.
1) L’arrière ne tiens plus. La révolution menace. La famine aussi, il n’y a plus d’approvisionnement.
2) Bien sûr que l’Allemagne et l’Autriche tiennent encore une bonne partie de l’Europe de l’Ouest et de l’Est au 11 Novembre 1918. Mais plus aucun front ne tient. C’est l’effondrement, et pour pouvoir négocier une armistice pas trop désastreuse, il faut arrêter les frais tout de suite, histoire de ne pas se retrouver avec une partie de son territoire occupé.
L’Allemagne a bien perdu la guerre de 14-18. Ça ne fait pas un plis.

CN46400 :
Malheureusement, vous avez en partie raison, bien sûr. Presque tout le monde, en France et en Allemagne, voulait plus ou moins en découdre, mais pour ça il fallait être sûr de gagner, ou au moins de ne pas perdre tout de suite...

Pour ça, l’alliance de revers de la France avec la Russie était essentielle, et le Tsar, lui, n’était vraiment pas chaud pour la faire, cette guerre... avec raison vu comment ça c’est fini pour lui. Si Nicolas II n’était pas une lumière (c’est le moins qu’on puisse dire...Louis XVI était un génie politique à côté...) il n’était pas complètement débile non plus.

C’est pour ça que les Russes attaquent tout de suite comme des forcenés : il faut absolument une victoire rapide, la Russie est incapable de soutenir une guerre longue (longue, c’est à dire pas plus de quelques semaines : il n’y a pas d’approvisionnement pour plus longtemps, et l’industrie est incapable d’en fournir suffisamment).... Ce n’est pas seulement par grandeur d’âme pour sauver la France envahie que les Russes fonce sur Tanenberg en Aout 14.

Et donc pendant que la machine infernale se met en branle, Nicolas II va voir son cousin le Kaiser (ils étaient tous cousins ces cons... Georges V, Nicolas II et Guillaume II... une vers querelle de famille... d’ailleurs Georges V et Nicolas II sont quasiment des sosies) en se disant qu’il n’y a pas de raison, qu’il va arranger les bidons...

La négociation aboutie : comme preuve de bonne volonté, Guillaume assure à Nicolas qu’il ne décrètera pas la mobilisation générale. Ouf de soulagement de Nicolas, la bombe est désamorcé... Nicolas avertit l’ambassade de France. C’est fini, si la Russie n’est pas de la partie, la France ne peut pas faire la guerre avec comme seule alliée l’Angleterre, aussi belliciste soit certains parlementaires et certains ministres. La guerre sera circonscrite à l’Autriche et aux Balkans...

Patatras, à peine Nicolas a le dos tourné que Guillaume décrète la mobilisation générale. C’est fini... Nicolas est vert de rage et mobilise à son tour. La France, puis l’Angleterre suivent. La fête peut commencer...

C’est à cette épisode que je faisais allusion...

Ensuite, je persiste et signe : pour l’Allemagne et les Allemands, l’hyperinflation est un épisode désagréable, mais pas l’enfer que l’on nous décrit aujourd’hui. De plus, c’est un phénomène voulu et piloté de Berlin. Le traité de Versailles provoque l’hyperinflation non pas comme une de ses conséquences économique, mais comme une de ses conséquences politique. En bref, la république de Weimar répond au traité de Versailles par l’hyperinflation : « On va imprimer des marks à la pelle et on va vous payé avec du papier ». Le jour où le gouvernement décide que ça suffit, ça s’arrête.

Ce n’est pas l’hyperinflation des années 20 qui provoque l’arrivée d’Hitler au pouvoir, c’est la crise de 1929.


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