Le fossé est voulu, et va s’étendre de plus en plus.

L’oligarchie, la vraie, a changé de modèle depuis les années quatre-vingt (Reagan).

Elle avait été Keynésienne (le modèle fordien), ce qui impliquait de faire contribuer au système, en vu de la création de profit, le maximum de monde, avec une intendance importante qui contrôlait le système (les cadres) et une population en état de travailler. Donc sécurité sociale, enseignement de masse, infrastructures développées, justice efficace, etc.

Elle est désormais néolibérale, en réalité ploutocrate, ou même néomalthusienne.

C’est-à-dire que le profit se réalise désormais par l’extension de la rareté, et la production de biens immatériels, qui excluent l’homme de leur production. L’exemple le plus frappant est Google, dont l’activité principale est d’exclure l’humain de tout processus de production et de réalisation de biens, tout en étant une entreprise d’espionnage total.

A partir de là, une masse croissante de la population devient inutile au processus de création de profit, voire même en empêche l’optimisation, devient nuisible à la réalisation du profit. Lorsque le système est face à des nuisibles pour lui, il tend à les détruire. Il est donc dans sa logique de ne plus contribuer à leur survie, de fermer les écoles, les hopitaux, les piscines (Molitor), lorsqu’elles sont publiques, de supprimer les aides sociales, d’abolir les juridictions publiques (prud’hommes), et d’accroître au maximum les inégalités en baissant les salaires au plus bas (l’idéal étant de les supprimer !), en détruisant le droit des salariés, etc.

Pour les pays les plus pauvres, il s’agit que la population s’autodétruise par la guerre civile, les islamistes étant par exemple un vecteur puissant d’autodestruction de l’Afrique, après son pillage par les occidentaux (nous-mêmes).

Les politiques tenant mandat, non du peuple, mais de cette oligarchie destructive, il n’y a rien à attendre d’eux d’autre que de suivre la feuille établie par les oligarques (chez nous le MEDEF).

Bien sûr, nous sommes les victimes de cette politique, et les votes aux élections, y compris protestataires, ne changent rien de cette destruction programmée. Hollande a d’ailleurs parfaitement compris et a continué la politique anti-sociale-libérale de son prédécesseur et le prochain fera de même, tant qu’un mouvement conscient, massif, autonome, ne se créera pas.

Pour l’instant ce mouvement n’existe pas, et ce n’est ni le FN, qui n’a pas d’analyse économique et n’émane pas du peuple, ni les archipels désunis des gauches radicales, qui en sont même l’ébauche.

Le FdG aurait pu jouer ce rôle si les ego n’avaient ne l’avaient pas emporté, et si le pseudo-réalisme politique n’avait brouillé son message (notamment sur l’euro et l’Europe). Il est dommage que des personnalités, comme celle de Jacques Généreux, restent dans l’ombre de Mélanchon.

Pour le moment, il n’y a qu’une tragédie sans solution.

Mais l’homme dans sa complexité montre parfois des issues inespérées aux situations désespérées, mais pas toujours. Nous sommes dans un tel moment civilisationnel.