Bonjour,
Quel dommage de finir un article aussi bouillonnant d’idées (même
s’il faudrait structurer un peu tout ça) et somme toute assez pertinent à
plus d’un titre, notamment sur l’image des hommes véhiculée par les
anti-féministes, par une exécution radicale et sans nuance des
« radico-féministes »... Et puis, ça veut surtout dire que vous
n’assumez pas vos intentions de départ. Genre : « j’ai écrit tout ça, je
me suis fendu d’une analyse ambitieuse et tout et tout, mais attention,
je suis pas féministe, hein, faut pas exagérer ! ».
Vous adoptez le vocabulaire des anti-féministes (fémino-féministes ?
pourquoi pas féminazies pendant que vous y êtes !) pour condamner on ne
sait quelle frange du féminisme. Quelles sont ces radico-féministes dont
vous parlez ? Avez-vous des
exemples concrets ? Genre des noms, des citations précises avec des
sources précises. Si vous voulez attaquer un mouvement féministe en
particulier, ok mais soyez franc et explicite. Assumez, que diable !
D’autre part, ai-je bien lu, vous trouvez le revendicatif stérile ?
Vous condamnez le fait de revendiquer des choses ? Mais à
quoi sert un mouvement militant si ce n’est à revendiquer ? Les beaux
discours, c’est bien mais à un moment donné, il faut agir. Vous pensez
que nous, les femmes, aurions le droit de vote si des féministes ne
s’étaient pas
montrées vindicatives ? Vous pensez qu’on va garder longtemps le droit à l’avortement, au vu des résultats des dernières élections, si personne
ne monte la garde ?
Dans n’importe quelle cause, que ce soit le féminisme,
l’anti-racisme, l’écologie et que sais-je encore, il y aura toujours des
personnes plus extrêmes que d’autres, avec certaines plus portée sur
l’action et d’autres sur la réflexion, et ce pour une bonne et simple
raison : derrière ces militant(e)s, il y a des êtres humains, avec un
vécu, une expérience, une colère plus ou moins prononcée, des
compétences variées, etc.
Cela est d’autant plus vrai avec le féminisme puisque le sexisme est
en réalité difficile à cerner, puisqu’il touche tous les milieux
sociaux, tous les âges, toutes les cultures, etc. Il peut être brutal
mais peut aussi se déguiser sous des dehors aimables, à travers des
pratiques auxquelles il est parfois difficile de renoncer en tant que
femme (la galanterie est un bon exemple). La remise en cause du
patriarcat touche des sujets complexes et
profonds, et même les féministes ne sont pas toujours fortes à chaque
instant de leur vie.
Les féministes ont le mérite de reconnaître, à travers l’existence de
plusieurs mouvements intellectuels, que leur cause peut prendre
différentes formes et s’adapter à différentes sensibilités ou
philosophies, avec toute la complexité que cela induit. Il y a plein de
débats entre féministes et cela prouve que ce mouvement dans sa
globalité n’est pas figé comme vous le pensez, mais sait au contraire se
remettre en cause et faire preuve de dynamisme intellectuel.
M