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Commentaire de BarryAllen

sur Et si le CPE ne changeait rien à la précarité ?


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BarryAllen 5 avril 2006 16:58

« Non ca s’appelle les travailleurs pauvres. Ils ont toujours existe et existeront toujours. »

Je pense qu’un des objectifs que devrait se donner une société civilisée est justement de réduire au maximum le nombre de gens dans cette situation.

« Sauf qu’en France on leurs prefere les chaumeurs pauvres. Il est beaucoup plus meritoire sous nos cieux de travailler et gagner peu honnetement que de rien faire et profiter de la manne publique. Une question d’image qui coute cher a la nation et que ces jeunes revolutionnaires vont rembourser avec leurs sueur dans les annees a venir. »

Toujours la diabolisation du chomeur fainéant. Combien de chomeurs sont là par choix, et combien sont là parce que l’entreprise qui les employait a eu besoin de flexibilité, et ne font donc que récupérer une partie des allocations chomage pour lesquelles ils ont eux-mêmes cotisé pendant qu’ils travaillaient, et combien sont là parce qu’embaucher plus de gens rognerait les dividendes de l’entreprise ? Je reviendrai sur ce sujet plus bas à propos du coût du travail.

« Ils sont combien ces dadas dont vous parlez ? Il faut avoir au moins 200 euros d’actifs pour esperer vivoter avec son argent, autrement payer l’ISF. 300 milles menages en France sont concernes par cet argument. Ils ont l’air de compter plus pour vous que les 3 millions d’entrepreuneurs qui bossent comme des malades, des professions liberales, les ingenieurs, les chercheurs etc... »

C’est marrant ce que vous me dites parce que je suis moi-même ingénieur. Les entrepreneurs qui bossent comme des malades, je termine pour vous, au contraire des autres. Je vais vous rappeler une vérité simple, mais qui semble très largement oubliée, les salariés d’une entreprise travaillent aussi pour la faire tourner, souvent en faisant des heures supplémentaires non payées.

« C’est le cas pour les professions a valeur ajoutee, mais qui travaillent en consequence. Il y aura toujours des postes qui seront des variables d’ajustement, mais ils ne representent pas tout. »

Pour moi tout travail est à valeur ajoutée, je ne permets pas de classifier les mérites des salariés d’une entreprise, chaque employé est là comme un rouage qui fait tourner la machine. Les différences de salaire suffisent bien à marquer les différences entre salariés, sans qu’on ait besoin de dire qu’untel est plus important qu’un autre.

« Le travail en France coute extrement cher, le salarie a des droits de malade et fait 35 heures par semaine. La grande entreprise se rattrape sur la productivite et les delocalisations. Quand on enlevera les freins debiles empechant les gens de travailler plus pour gagner plus vous verrez tout de suite changer le point de vue de l’entreprise sur la masse salariale. C’est comme pour les 35 heures, on travaille moins on est moins paye on y peut rien. Du donnant donnant quoi, comme dans les entreprises anglosaxonnes... »

Mais vous ne comprenez pas ? Si le travail coute extrêmement cher, c’est pour financer les problèmes que posent le marché à l’heure actuelle. Si on veut que les employés soient flexibles, ils doivent être aidés dans leurs périodes sans emploi. Il faut arrêter de penser que les cotisations sociales sont de l’argent jeté par les fenêtres. Je milite pour l’élimination des dépenses inutiles de l’état, mais celles-ci représentent à mon sens une part mineure des sommes collectées sur les salaires. Votre plaidoyer, je le vois bien, est de verser directement l’argent aux employés, et charge à eux de prendre soin de leur protection médicale, et de leurs éventuelles périodes de chomage, comme aux USA. Mais alors, quid des travailleurs pauvres ? Quid de ceux qui ne trouvent pas leur place sur le marché de l’emploi, et dont la situation deviendrait encore plus impossible ? Contrairement à vous, je ne souhaite pas vivre heureux et dans le confort à deux kilomètres de la pauvreté. Et quand bien même je n’aurais pas de scrupules, il faut être suffisamment réaliste pour se rendre compte que ça ne peut pas durer (à moins d’augmenter les budgets de l’intérieur, pour circonvenir la révolte. Mais alors il faudra augmenter les impôts. Vous voyez, tout est lié).

« Pourquoi ne pas developper plus l’actionnariat salarie ? Il est ridiculement faible en France. »

Je suis d’accord avec cette proposition. Comme quoi malgré des modes de pensée très différents, on peut parvenir à un consensus sur certaines choses.


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