• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Koestler

sur Homo antiracismus : neuf mois de gestation ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Koestler 18 juillet 2014 17:08
Un problème se pose lorsqu’on distingue et définit le sentiment racialiste, le rejet (ou l’attraction !) que suscite un type humain autre que le sien en référence à la rationalité. Les réactions d’ordre... épidermique (!) face à un type humain sont humaines en ceci qu’elles relèvent non de la rationalité mais de la passion. Il s’agit d’une passion comme peut l’être le sentiment amoureux ou le rejet de qui ne nous plaît pas ou celui des traits qui, dans une personne, sont communs à d’autre personnes et de ce fait forment un type humain que l’on ne souhaite pas fréquenter. Chacun a le droit d’aimer ou de détester qui il veut. La race inspire parfois des attraits légitimes qui peuvent être très puissants et les couples mixtes qui se forment par passion en témoignent suffisamment. Comment, dès lors, la répulsion qui n’est que la symétrique de cet attrait serait-elle, en elle-même et non par ses éventuellement conséquences sociales sur le bien commun, plus condamnable ?

Le sentiment amoureux, comme le rappelait Céline en précisant qu’il était « l’infini à la portée des caniches », est aussi bête, imbécile, irrationnel et relié au bas-ventre que le rejet raciste. Vous pourrez organiser toutes les réunions publiques que vous voulez, vous ne parviendrez jamais, en dépit de magistrales démonstrations sur l’irrationalité intrinsèque du sentiment amoureux, à empêcher que des gens continuent de laisser naître en eux ce sentiment, ces pulsions qui aboutissent neuf fois sur dix à du malheur, de la déception, des contraintes de vie de couple, de la tromperie, de l’amertune et du dépit.

Pourquoi et comment alors, condamner le racisme et le combattre ? Réponse : en le découplant du champ des préoccupations de la vie morale et intime pour ne s’intéresser qu’à ses effets sociaux. Car c’est bien en se détournant du plan moral et philosophique kantien (rationnel vs irrationnel) et de la sphère de l’intime que la lutte contre le racisme peut éventuellement prendre un sens : seul le plan existentiel et institutionnel doit intéresser le débat citoyen sur le racisme. Donc : SEUL le meurtre ou le forfait caractérisé (vol, viol, actes de barbarie, etc.) dont le mobile puise dans l’aversion pour la race ou le type humain prêté à la victime mérite que la justice intervienne en alourdissant les peines. Les sentiments humains sans conséquences autres que dans la sphère intime, que ceux-ci soient positifs (attrait, sympathie, sentiment amoureux, etc.) ou négatifs (aversion, déplaisir, non-fréquentation, etc.) ne doivent en aucun cas être objet d’inquisition morale ou judiciaire, et les propos qu’ils suscitent pas davantage. Si je vous compare à un jeune singe ou si vous me comparez à un vieux champanzée autiste, nous pourrons nous attaquer mutuellement en justice pour injure publique, mais en aucun cas, nos éventuels sentiments racialistes respectifs ne doivent être jugés EN TANT QUE TELS. Vous avez parfaitement le droit de me comparer à un singe. Vos sentiments à mon égard ne doivent être jugés que s’ils motivent des actes d’agression ou des préjudices qui sont eux-mêmes qualifiables au pénal.

S’agissant de « préjudices eux-mêmes qualifiables au pénal », j’entends évidemment toute discrimination qui repose sur une aversion pour le type humain prêté à la victime : refus d’un emploi quand il y a preuve que ce refus est exclusivement motivé par cette aversion, exclusion de fonctions ou de privilèges légitimes, etc.

On assiste en France à l’incursion du politique dans ce qui relève du sentiment passionnel et du droit inprescriptible de chacun de détester ou d’aimer qui il veut, cela au nom du « vivre ensemble ». Le « vivre ensemble » doit demeurer chose optionnelle, en aucun cas être imposé. La seule imposition d’un « vivre ensemble » au cours des 100 dernière années, le seul exemple qui dans l’histoire de ces cinq dernières générations illustre le vivre-ensemble imposé, est CELUI DES CAMPS : au Goulag en Union Soviétique, où le « vivre ensemble » était obligatoire et bien sûr dans les circonstances tout aussi tragiques sinon plus des camps installés en Europe centrale et de l’Ouest dans les années que le moderne a pour habitus de désigner comme « les plus noires de notre histoire ».

En résumé : personne ne doit être contraint à ce que les psychologues appellent « un travail sur soi » en matière d’attraction ou de répulsion envers des groupes humains. Pas de camps de rééducation comme en Chine communiste, PAS DE CAMPS VIVRENSEMBLISTES et pas de morale kantienne sur l’irrationnalité des sentiments éprouvés face à un type humain qui n’est pas le sien. Tous les sentiments sont légitimes ; ce qui ne l’est pas : l’inquisition, la pression sur les citoyens constitutionnellement libres de les ressentir, de les vivre et de les faire connaître.
 

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès