Alors je n’ai pas tellement de temps à consacrer, pour une fois, à une réponse détaillée et approfondie, mais je vous signale que vos prémices sont fausses.
Non, la République n’était pas conçue en 1792 comme un type de régime particulier, se définissant en creux par rapport à la monarchie. Cela, c’est en 1795 seulement que c’est arrivé. En 1792, la République, c’est la même conception avancée par Mably, Condillac ou encore Paine. La question institutionnelle résulte des événements.
Robespierre n’appartenait pas à ceux qui rêvaient de fonder une « république mondiale » sur la base de l’exportation (en particulier armée) des principes français. C’est même là le principal motif de son opposition à la guerre en 1791-1792. En revanche, il appartenait à l’école dite de la cosmopolitique, sur laquelle je ne peux que vous engager à vous renseigner, un bon exemple de cette pensée politique étant l’abbé Grégoire. C’est une école parfois un peu naïve vu avec nos yeux actuels, mais c’est l’une des premières écoles de pensée des affaires internationales, largement appuyée sur les travaux de Mably, qui fut le premier vrai spécialiste des affaires internationales qu’a connu l’Europe. Pas grand chose à voir, donc, avec Brissot ou Anarcharsis Cloots et leur « république universelle ».
Les révolutionnaires rejetaient l’Ancien Régime, sans pour autant vouer aux gémonies le passé, et la création des archives nationales en témoigne. Au contraire, même : les réalisations du passé appartenaient dans leur esprit à tous et devaient donc profiter à tous. Rupture avec les usages et les pratiques, mais pas changement de civilisation ni destruction du passé.