Hervé Hum, vous disiez :
Toutefois, dire « souveraineté du peuple » consiste à dire qu’aucune
personne particulière ne peut être dépositaire de la souveraineté du
peuple, ce sont seules les règles de droits.
Des règles de droit ne peuvent être organisées et mises en pratique que grâce à la prédominance d’un souverain.
Comme vous le dites ensuite, le coté approximatif du concept oblige à déléguer cette souveraineté du peuple, purement théorique, à une personne qui exercera cette souveraineté en pratique.
Le souverain, en France, est le président de la République, le chef
de l’état. C’est bien une personne particulière. Comment en serait-il
autrement ? Il faut une main mais une seule pour tenir le stylo qui
signe les décrets d’application !
Certes, le peuple choisira cette personne (si l’on accepte de considérer le comput de votes du peuple comme un « choix » ce que je trouve déjà douteux). Mais tout « choix » nécessite information et éclairage. Il faudra donc à ce niveau encore de nouveaux intermédiaires pour « informer » et « éclairer » le peuple : les médias (=> intermédiaires).
Alors que le chef de l’état a des services spécialisés d’enquêtes et d’études sous son commandement pour éclairer ses choix, le peuple a pour cela... une presse qu’il ne commande pas et qui lui balance une propagande qu’il ne peut pas vérifier.
Le peuple n’a point les services de l’État à sa disposition pour éclairer ses choix et s’assurer de leur pertinence. Le peuple ne commande rien ni personne : il n’est donc pas souverain, il ne pourra jamais l’être.
Si le peuple était souverain, il commanderait à tout.
Or le peuple ne commande à rien, au contraire, il doit obéir.
Donc le peuple n’est pas souverain.