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Commentaire de ffi

sur Multinationales et démocratie ne font pas bon ménage


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ffi ffi 30 août 2014 20:31

ObjectifObjectif :
Comme je l’ai rappelé, le mot souverain dérive du latin « superans », qui signifie prédominant.
Le souverain est le prédominant, celui qui prédomine.
 
Le souverain, celui qui prédomine, est celui qui a le pouvoir suprême dans l’État, la suprématie politique qui lui permet de faire appliquer les lois. S’il n’avait pas cette suprématie, personne n’obéirait à la loi et nous ne serions pas en État de droit.
 
Si ce prédominant est le peuple, alors le peuple est le souverain.
 
Le régime politique où le pouvoir (grec : kratos) serait détenu par le peuple (en grec : démos), la démocratie, est donc, par définition, la souveraineté du peuple. Démocratie et « souveraineté du peuple » signifient exactement la même chose. La seule différence est que la première tournure verbale vient du grec, tandis que la seconde est sa traduction en Français, via le latin.
 
Ceci posé, vous approchez une seconde critique intéressant, mais que je formulerais différemment que vous.
 
Ce n’est pas que le peuple n’existe pas. Le peuple existe bel et bien : c’est l’ensemble des personnes placées sous la juridiction du souverain, l’ensemble des gens qui vivent sur le territoire qu’il administre, et qui ont pour devoir d’en respecter les lois. Bref, le peuple Français, c’est la population de France.
 
Maintenant, dans une société organisée, avoir du pouvoir revient à voir sa volonté obéie.
Or la volonté est une chose personnelle [Les goûts et les couleurs...].
 
Mais le peuple n’est pas une personne, c’est un ensemble de personnes.
 
Donc le peuple ne peut avoir de pouvoir au sens propre.

C’est la raison pour laquelle il faut passer par certaines astuces pour établir la « volonté » du peuple. Le vote en est une. Mais la computation d’un ensemble de volontés divergentes ne fait pas une volonté au sens propre. C’est la « volonté générale » de Rousseau. Chez Rousseau, il faut souscrire à priori d’obéir à la « volonté générale » qui est une volonté autre que la sienne, quelle qu’elle soit. Encore une preuve que l’obéissance du peuple est un prérequis, y compris chez Rousseau !...
 
Ce sont les grosses failles intellectuelles du modèle issu de la révolution et aussi leur cotés tyranniques, cette propension à considérer des ensembles de personnes éparses aux intérêts variés et aux opinions diverses, comme des être politiques individuels capable d’exprimer une volonté unique.
 
On retrouve les mêmes dérives dans le droit économique : une entreprises, qui est une collectivité de personne, est considérée comme une « personne morale ».


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