@machiavel
C’est intéressant ce que dit Clastre. Cela dit, mon analyse est différente, elle se fonde sur le rapport spatio-temporel entre les lois de la nature et les lois humaines, artificielles.
Je me contenterai de faire une remarque de ce que vous rapportez de Clastre, tout en ayant bien conscience qu’on ne saurait réduire sa pensée à quelques lignes.
De mon point de vue, la différence essentielle que l’on peut faire entre le « peuple à état » et le « peuple sans état »’, consiste en l’exploitation du chef (et accessoirement de ses vassaux), de son peuple, alors que dans un peuple sans état le chef ne peut exploiter son peuple, il se doit de s’exploiter lui même. C’est à dire de pourvoir à sa propre subsistance.
C’est donc bien le refus de servitude et plus encore d’esclavage qui caractérise les « peuples sans états ».
Ainsi dans les peuples amérindiens, tout un chacun doit participer aux travaux de la communauté où le titre de chef n’exonère pas des tâches communes. Il ne s’agit donc pas tant de dépendance du chef vis à vis de la communauté, mais de son pouvoir à exploiter le temps de vie des membres de la communauté à son profit exclusif. Dans les civilisations amérindiennes, un chef n’est désigné que pour répondre à une situation d’urgence où la prise de décision et son application doit être immédiate, soit, en état de guerre. C’était aussi le gros problème des républiques de l’antiquité.
Sur ce point précis, la loi naturelle ne dispense pas le ou les mâles dominants du devoir de participer à la chasse, mais au contraire celui d’être en première ligne. Même chez les lions, si le mâle dominant ne participe pas toujours à la chasse, il se doit de défendre au risque de sa vie sa propre progéniture contre tout autre mâle et ce, sans espérer l’aide de ou des femelles.
La noblesse dans les peuples à état, se devait ainsi d’être la classe devant se porter au devant de la menace extérieure pour protéger son peuple. cela, sur le principe de la nature.
Là où le parallèle avec la nature est rompu de manière absolu (qui interdit donc la comparaison), c’est sur l’héritage et la sécularisation de la propriété que cela entraine.
Dans la nature, la notion d’hérédité n’a pas de sens, chaque génération remettant en jeu les rapports de forces entre tous les êtres, sans distinction aucune de filiation, donc d’héritage (cela parce que l’espace est un bien commun, sans propriété). C’est d’ailleurs la pierre d’achoppement de la philosophie libérale qui interdit toute transmission d’héritage autre que les effets personnels en théorie, mais défend l’héritage et la propriété en pratique.
Distinguer les « peuples sans état » et les « peuples avec état »’ est très pertinent, mais de mon point de vu, la différence consiste en l’exploitation ou non du temps de vie d’autrui à son profit où seule une structure étatique permet l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est ici que la notion de propriété prend tout son sens comme je l’ai écris auparavant, sinon, elle n’a pas de sens car elle ne sert à rien. C’est ici que je suis d’accord avec Clastre.
Du reste, les fourmis en sont un bel exemple, car c’est bien le fait qu’elles admettent une structure étatique qui fait qu’elle savent exploiter les termites à leur profit !
18/01 20:01 - machiavel1983
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