• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ffi

sur Comprendre Nicolas Machiavel (2/2)


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ffi ffi 14 octobre 2014 12:26

J’insiste : votre dénonciation est infantile, puisque prétendre parler au nom de Dieu, n’implique pas nécessairement que ce qui est dit est faux... or ce n’est que le faux qu’il faut dénoncer... Le problème principal est de savoir si ce que les gens prétendent est vrai. D’où le critère empirique que j’ai exposé.
 
Quant à cette histoire d’amalgamer « bondieuserie et rationalisme scientifique », vous m’accorderez j’en suis sûr que Leibniz est un éminent représentant du rationalisme scientifique, mais que sa monadologie est remplie de bondieuserie.
 
Mes définitions ne sont pas tordues, mais s’appuient sur Leibniz.
Je vous rappelle la démonstration, dont j’ai mis déjà nombre de référence.
 
La logique classique propose deux modalités. Voir logique modale.

1° La modalité nécessaire, dont la vérité (de raison) est absolue et dont la contradiction est impossible.
2° La modalité contingente, dont la vérité (de fait) est relative et dont la contradiction est possible.
 
La modalité nécessaire correspond aux raisonnements analytiques et déductifs : C’est un raisonnement qui va du général au particulier (i.e : de spécification). À partir de prémisses, dont la vérité est assurée, la conclusion est sans conteste, et la contradiction de la conclusion est impossible (modèle du syllogisme).
 
La modalité contingente correspond aux raisonnements synthétiques et inductifs : À partir d’un ensemble de fait connus, on peut conceptualiser une théorie qui permettra de retrouver ces faits par déduction : c’est un raisonnement qui va du particulier au général (i.e : de généralisation). Mais il peut exister plusieurs théories pour recouvrir les mêmes faits. De plus, il peut s’avérer des faits qui obligeraient à remettre en cause la théorie ultérieurement, comme on l’a constaté régulièrement en science dans l’histoire. Ici, les prémisses sont des faits, mais la conclusion (qui est une conceptualisation) n’est pas sans conteste, et la contradiction de la conclusion est possible.
 
Ainsi, selon la modalité contingente, toute conceptualisation peut toujours être contestée, et cette contestation peut être sans fin. Ainsi, il faut une conceptualisation hors de cette suite sans fin, et, pour citer Leibniz, on l’appelle Dieu.
 
Et ça tombe bien, puisqu’il y a toujours un reliquat d’indéfinissable dans la modalité contingente et que Dieu n’est jamais complètement défini. La modalité contingente est nécessairement approximative, donc le concept de Dieu est nécessaire et nécessairement approximatif. Dieu recouvre ainsi toutes les conceptualisations possibles.
 
Il s’ensuit que n’importe qui qui prétendrait avoir une théorie absolue et définitive, soit se trompe, soit fait une imposture, puisque les propriétés-même de la modalité logique de contingence implique toujours une possibilité de contradiction de sa conclusion.
 
Voyez, jusqu’ici, tout le raisonnement n’est que de pure logique.
 
Maintenant, pour tester une théorie, il faut se référer à l’expérience de ses applications.
Ca, c’est une pure méthode scientifique.
 
PS : je ne suis pas « étudiant en réthorique catholique », je suis de formation ingénieur en physique, de profession informatique, j’ai pour loisir les cafés philosophiques, je m’intéresse à l’histoire des sciences, et au sens large, à l’histoire des idées.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès