"Que des gens se sentent concernés par la couleur de
la peau de son voisin (…), je trouve ça pour tout dire assez consternant."
Moi aussi. Mais je n’oublie pas de distinguer entre le rejet d’un individu et celui d’une communauté, perçue comme envahissante.
Quand « LE voisin » d’origine marocaine se compte 25 % de la population, comme par exemple à
Valréas, petite ville de dix mille habitants c’est, selon la zone où l’on habite, Oulad Saïd toute la journée et tous les jours de la semaine.
Et quand, dans cette même petite ville, 60 % des
ménages – données de 2008 – ne sont pas soumis à l’impôt, que la ville
dégringole dans le classement des villes en niveau de vie au-delà de la 30’000e
place, vous vous dites qu’il y a quelque chose de malade au royaume de Vaucluse.
Alors, les gens se défendent. Par les urnes pour l’instant. En 2007, l’année de la débâcle nationale, Jean-Marie Le Pen fait 21.76 % des voix à Valréas, contre 16.55 % en 2002. En 2012, Marine atteint 30.55 % et, en 2013, lors des municipales, le candidat du FN, qui n’avait présenté personne en 2008 , obtient 36.09 % des voix au premier tour, 47.02 % au second.
Ce n’est donc pas du tout le même registre que celui du type qui se sent « concerné » par la couleur de peau de son voisin
* Sans
préjudice de la présence de résidents allogènes d’autres provenances. Je
vous signale qu’en 1989, Mitterrand déclarait lors d’une interview télévisée
que le seuil de tolérance avait été atteint au début
des années 70, et on l’estimait alors à 10-12 % !