Des villas, des voyages,
des rémunérations occultes pour lui-même ou ses maîtresses. Et aussi
des fleurs, du champagne, des domestiques, une piscine... Avec l’argent
du cancer, Jacques Crozemarie, président fondateur de l’ARC
(association pour la recherche sur le cancer, reconnue d’utilité
publique) menait grand train. Comme tous les escrocs, il savait offrir
au public une image lisse et digne de « professeur ». En réalité, il
n’avait jamais été médecin, mais ingénieur en électricité.
Pendant trente ans,
entre 1965 et 1995, il s’invite deux fois par an dans les foyers
français à l’heure du dîner, via la télévision. Là, communicant sur
l’ombre du cancer et une rédemption possible par un acte généreux, il
fustige les égoïstes et les bien portants qui ne donnent pas à l’ARC… Et
ça marche. Dans les meilleures années l’association aura récolté
jusqu’à 90 millions d’euros. Les donateurs étaient contents. Les
chercheurs aussi. L’Etat, qui avait reconnu l’association comme étant
d’utilité publique en 1986, se frottait les mains. L’ARC se chargeait de
financer la recherche, et c’était toujours ça de gagné sur un budget
toujours rétréci.
Quant à Jacques
Crozemarie et ses amis Michel Simon et Pascal Sarda, ils étaient
enchantés. Ils le pouvaient. En cinq ans, ils avaient détourné plus
de 45 millions d’euros ; 20% seulement des sommes récoltées allaient
à la Recherche contre le cancer.
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