A l’inverse du passé, en ces périodes de crises économiques sans fin, d’austérité, de (soi-disant) surpopulation, de (soi-disant) réchauffement planétaire dû à l’activité humaine, on peut comprendre que le rapport entre la sexualité et la politique évolue en fonction d’intérêts économiques et planétaire.
Faute de contrôles des naissances qui seraient impopulaires, la dépopulation, reste un sujet de préoccupation majeure pour les « élites » de planete
http://www.youtube.com/watch?v=8wm03JAwTRY
Qu’on ne soit pas donc trop surpris de l’émergence de nouveaux paradigmes sur la sexualité. Et pour la démonstration, il est intéressant de relire cette intervention de 1974 :
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« Sexualité et politique », Combat, no 9274, 27-28
avril 1974, p. 16.
Intervention de Michel Foucault en soutien de Felix Guattari
qui passait en procès pour la publication du numéro 12 de
la revues Recherche de mars 1973
intitulé "Grande Encyclopédie des homosexualités.
Trois milliards de pervers"
Dits Ecrits tome II texte n°138
Le 25 mai 1974, la 17e chambre correctionnelle de Paris, présidée par M. Alain Dupuis, condamnait le psychanalyste Félix Guattari, directeur de la revue Recherches, pour « outrage aux bonnes moeurs relevé dans le numéro de mars 1973 intitulé Grande Encyclopédie des homosexualités. Trois milliards de pervers ». Ce numéro collectif, rédigé non par des sexologues mais par des gens concernés par ces questions, avait été saisi dès sa parution « non en raison du sujet mais des mots et des photographies employés [...], déballage libidineux d’une minorité de pervers ». Le jugement confirma la saisie et ordonna la destruction de tous les numéros.
« Le corps est-ce autre chose que de la force de travail ? »
Il y a trois problèmes dans ce procès.
Le premier, qui est apparent, n’est pas, je crois, le plus important : c’est celui de la liberté d’expression, c’est le problème : pornographie ou pas pornographie ? C’est à ce plan que la justice voudrait circonscrire le procès.
En fait, derrière cette première question, il y en a une autre qui est beaucoup plus sérieuse : est-ce que oui ou non, comme pratique sexuelle, l’homosexualité recevra les mêmes droits d’expression et d’exercice que la sexualité dite normale ? Mais ce n’est pas dans ces termes-là que les magistrats entendent mener les débats.
En troisième lieu surgit le problème fondamental ; le rapport entre la politique et la sexualité.
Est-ce que, en fait, la sexualité, la revendication des droits sexuels, la possibilité de pratiquer la sexualité que l’on veut constituent un droit politique ? Est-ce que l’on peut, maintenant, autour de ces termes-là constituer un mouvement qui ait des objectifs finalement politiques ? C’est tout le problème de l’intégration de la sexualité dans la lutte politique.
Et c’est bien là le problème fondamental posé par ce procès. Seulement, ni le pouvoir ni les magistrats qui le représentent ne voudraient que la question soit posée de cette façon. Alors, ils ont limité le procès à cette interrogation beaucoup plus facile qui consiste à se demander : est-ce de la pornographie ou n’en est-ce pas ?
Est-ce que la revue incriminée constitue un numéro d’études et de recherches véritablement sérieuses, universitaires, académiques ou bien, au contraire, est-ce un ensemble de cochonneries ? Je ne pense pas qu’il faille se faire piéger à ce niveau-là. Le contenu de la revue, la nature des dessins, la valeur, la limite de pornographie qu’ils franchissent ou qu’ils ne franchissent pas, tout cela n’a, je crois, aucune importance. Le problème sérieux, encore une fois, c’est la sexualité dans la politique.
Quand on voit, aujourd’hui, l’importance que revêtent le M.L.F., le problème de l’avortement, quand on assiste à la candidature de pitre de M. Royer, on peut être sûr qu’il s’agit d’un secteur clef de la société actuelle. Et non seulement de la société, mais aussi de la politique.
Depuis des siècles règne toute une politique du corps. Le corps humain, en effet, a été, depuis les XVIIe et XVIIIe siècles, à la fois utilisé, quadrillé, enserré, encorseté comme force de travail. Cette politique consistait à en extraire le maximum de forces utilisables pour le travail, et le maximum de temps utilisable pour la production. Actuellement, ce qui est mis en question, c’est ceci : va-t-on pouvoir ou non récupérer son propre corps, et aussi le corps des autres - avec tous les rapports que cela implique - pour autre chose que cette utilisation de la force de travail ?
C’est cette lutte pour le corps qui fait que la sexualité est un problème politique. Il est compréhensible, dans ces conditions, que la sexualité dite normale, c’est-à-dire reproductrice de la force de travail - avec tout ce que cela suppose de refus des autres sexualités et aussi d’assujettissement de la femme -, veuille se montrer normative. Et il est tout aussi normal que, dans le mouvement politique tendant à la récupération du corps, on trouve des mouvements pour la libération de la femme, ainsi que pour l’homosexualité masculine ou féminine.
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