Hollande confond bénévolat et service civique, et reprend une idée de Sartkozy ...
F Hollande cherche-t-il à flirter avec l’électorat de droite en prévision de 2017 ?
Le mythe de la mixité sociale, comme du temps de la conscription ?
LE MYTHE DE LA CASERNE
Le service militaire, classe prépa de la vie en société ?
Les nostalgiques de la conscription voient dans le service militaire
une préparation au « vivre ensemble ». Une erreur qui en dit long sur
une certaine idée de la société et des qualités nécessaires pour s’y
intégrer.
[...]
Ainsi la charte des valeurs du service civique (crée en 2010 à la demande du Président Nicolas Sarkozy
pour remplacer le service civil volontaire) met-elle à l’honneur la
solidarité, l’épanouissement, le respect et la mixité sociale – des
idées par ailleurs associées à l’expérience du service militaire.
[...]
L’idéalisation
posthume du service militaire n’a d’égale que la reconnaissance de son
rôle présumé dans l’apprentissage de la vie sociale.
Or c’est là que le bât blesse : voir dans le service militaire une
initiation au sacro-saint « vivre ensemble », c’est méconnaître les
différences fondamentales entre la caserne et la société, l’obéissance
et la civilité, la camaraderie et le lien social, et plus généralement
entre les groupes restreints et les groupes plus larges, où le prochain
est un inconnu. L’ordre militaire du contingent ne prépare pas les
conscrits à l’ordre spontané de la société, ni les règlements et
feuilles de routes aux lois non écrites de l’interaction sociale, bien
plus nombreuses et subtiles. En d’autres termes, le service militaire
n’est en rien une « préparation » à la vie en société. Il en est plutôt
l’antithèse.
Ce gouffre entre discipline militaire et adaptation sociale dépasse
la distinction banale entre le front et la vie civile. Ceux qui
aujourd’hui voient dans le service militaire un remède à la décadence
des sociétés occidentales oublient que celles-ci se sont formées non sur
le modèle des casernes mais sur le principe de la coexistence pacifique
de volontés distinctes et souvent opposées. Sans doute apprend-on aux
conscrits à faire passer leur intérêt personnel après les ordres de
l’instructeur. On ne leur apprend pas à tolérer cette valse des intérêts
privés qui caractérise les sociétés ouvertes, où le respect des
hiérarchies est limité à l’entreprise et présuppose le consentement de
l’intéressé. Les Spartiates ne comprennent pas Athènes.
On rétorquera que, malgré les insuffisances que nous venons
d’évoquer, un retour du service militaire aurait au moins le mérite de
« mater » les voyous. C’est probable. Faudra-t-il donc que, pour la
rédemption de quelques égarés et sous couvert d’égalité, des millions de
jeunes marquent une pause dans leur travail et/ou leurs études dans un
contexte économique déjà difficile ?
http://marchegris.fr/2013/09/23/le-service-militaire-classe-prepa-de-la-vie-en-societe/