Fifi, ,
oui d’accord, pas besoin de religion pour fonder une morale, Il suffit de savoir que « la liberté de chacun s’arrête où commence celle des autres. »
sauf que « la liberté » peut devenir assez vite à géométrie variable, il pourrait y avoir les individus « plus libres » que d’autres pour paraphraser Coluche. Il ne suffit pas de remplacer « égalité » par « liberté ». Pour moi, la notion d’égalité ne peut s’appliquer à tout, dans tous les domaines, sauf à penser que nous serions les clones les uns les autres, avec strictement le même bagage de facultés. Et ceux qui revendiquent l’absolutisme de ce concept sont les mêmes qui ont fait de l’égalitarisme leur religion et leur étendard pour coloniser la terre et les esprits sont les droits de l’homme.
La religion n’a pas toutes les vertus, mais n’est pas aussi rigide, il faut savoir y piocher ce qu’il y a de bon dedans sans tout jeter par la fenêtre. Je préfère de très loin comme horizon la notion d’équité. Disons que l’Égalité serait au plan conceptuel la Droite (hihihi ...) et l’Équité son asymptote humaine qui flirterait avec vers l’infini ... sachant qu’il est humainement impossible que l’une et l’autre se rejoignent, sauf peut-être au Grand Jour des religions monothéistes, ou au Grand Soir qui est, dans l’espérance, son horizon jumeau laïque ou athée. Faire de l’Égalité (E&R) le phare de la pensée est pour moi un objectif politique, social aussi abstrait qu’inatteignable parce que cette Égalité ne peut être la Matrice de tout, de toutes actions, de toutes situations. A la limite, Liberté, Égalité sont solubles dans Fraternité, mais l’équation prise dans un autre sens n’est pas valable, la Liberté ne crée pas forcément l’Égalité, pas plus que forcément l’Égalité créerait la Fraternité. Alors que la Fraternité seule, suppose dans son alchimie humaine les deux autres - ou au moins Altérité en place d’Égalité - , sans même les nommer. En ce sens la direction des religions n’est pas fausse à la base ... si le prochain ( neighbour, voisin - les traductions anglaises sont meilleures) devient le « frère »
L’idéal chrétien, abrahamique, est encore très loin, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir ...
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d’accord aussi que la Gauche s’est toujours historiquement posée en chevalier de justice des iniquités du monde, il y a qqch de messianique là-dedans, ce qui la rapproche de Soral aussi de ce point de vue, comme elle s’est drapée de l’habit de la bienpensance morale qu’elle avait piqué à la droite et à la religion. Ce n’est qu’une panoplie, faute de pouvoir l’incarner vraiment, qui ne leurre plus grand monde.
mais chez Soral, son « Il faut refaire du catholicisme une religion d’Etat ! », je trouve qu’il est exactement du même cru que le « l’ÂÂÂÂme de la Fraaaance » que brame le grand cerf Philippe de Villiers, que « la Jeanne d’Arc » que toute l’extrême droite (je n’aime pas le terme, mais c’est ainsi qu’on la nomme) veut s’arracher comme une Madonna, et voudrait voir cousue dans son Blason.
Soral n’est pas dans son discours, dans l’histoire, Il est carrément dans la « méta-Histoire » (Tout fait historique dépasse l’histoire pure), celle qui résume l’histoire à certains événements symboliques et à quelques grands personnages . - il ne se pose pas non plus en historien, ce qui est honnête aussi, peut-être est-il incapable de prendre de la hauteur dans ce domaine ? -. Je crains que comme il est parti, il nous ressorte un jour les étendards du baptême de Clovis, de la Chevalerie, des Bâtisseurs de cathédrales, Charles Martel à Poitiers, le Mont Saint-Michel, le pape, et puis, cierges, encens et eau bénite
J’attendais peut-être une autre créativité spirituelle de la part de Soral ..., s’il est un penseur, que de le voir aller coucher dans les vieux draps du catholicisme tradi
et je me dis, ne cherche-t-il pas en fait un public ?