« ...la non moins inexorable ascension de la Chine, de la Russie et de l’Inde, sont en train de rebattre complètement le jeu des rapports de force au niveau planétaire. »
Oui, mais il faut regarder un petit peu plus loin que la fin de la décennie. Les BICS (sans la R) sont une illusion.
La
Chine est certes, désormais, la première puissance mondiale, mais son PIB/hab est dix
fois inférieur à celui de la France, et si le pays compte actuellement des
poches de surindustrialisaton jouant le rôle de locomotives, une
large majorité de la population et la plus grande partie du territoire
restent proches du sous-développement, avec des PIB/hab de niveau maghrébin.
En
considérant ensuite, cet indicateur des niveaux de développement et de vie
qu’est la consommation d’électricité, on voit qu’elle est, par habitant, deux
fois moindre en Chine qu’en France. Quant à l’indice de développement humain du
Programme des Nations unies pour le développement, il situe la Chine entre la
Jordanie et le Turkménistan.
Cela
fait que si nous avons à nous inquiéter de son réveil, elle a elle-même
beaucoup plus de souci à se faire à propos du réveil de sa plèbe - des
centaines de millions de « ruraux » -, le jour où elle prétendra
accéder à son tour, à la société de consommation.
Enfin – pour
ne rien dire de la raréfaction de certaines matières premières - si les
infrastructures industrielles de la Chine étaient en mesure d’absorber des centaines de millions d’ouvriers supplémentaires, le potentiel
de production deviendrait tel, que la Chine ne trouverait jamais assez de
clients solvables pour absorber toute sa production.
Et elle se trouve déjà en concurrence
directe avec l’Inde, où d’autres centaines de millions de « ruraux » aspirent
eux aussi à la société de consommation, par la voie de l’industrialisation...
De bien beaux jours en perspective.