Si la révolution a supprimé le délit de blasphème, cela a été de courte durée. Je ne sais pas quand à été supprimé ce délit dans la loi française, mais c’était après 1870 puisqu’il existe toujours en Alsace et Moselle. D’ailleurs les grandes religions ont demandé unanimement de le supprimer au début de ce mois, soit avant ces derniers événements.
La tentation du concordat existe toujours en France, car il permettrait de contrôler les religions. Les difficultés récentes pour la nomination de l’évêque de Metz montre que le gouvernement souhaite intervenir dans le choix des dirigeants religieux. Le concordat avait été institué, car Bonaparte souhaitait que les religions contrôle l’ordre moral et lui gérant le reste. C’était un très mauvais deal pour les religions car cela leur donne un pouvoir étendu qui est mal accepté par la population.
La loi de 1905 semble être une bonne loi pour tous le monde. Les problèmes viennent plus des intégristes de tout poils qui juridisent leur religion. La loi religieuse peut alors interférer avec la loi civile, ce qui n’est jamais acceptable.
Par contre, dans le domaine moral, l’Etat n’a abolument rien à proposer. La morale laïque du début du XXè siècle était totalement inspirée du Christianisme et les laïcard de l’époque croyaient encore en Dieu, même s’ils tapaient sur l’Eglise. Aujourd’hui, la morale c’est plutôt : « Je fais ce que je veux et j’em… tout le monde ». Comment imposer un comportement qui facilite la vie en commun si une partie des individus ont plus à perdre qu’à gagner ?
Les religions peuvent proposer une morale face au vide actuel mais là encore, rien ne s’impose.
Le mot « fraternité » écrit sur tous les frontons des mairies n’a plus guère de sens aujourd’hui, mais sans lui, il n’y a pas de vraie liberté ni de vraie égalité. Les lois ne peuvent pas faire la fraternité. C’est du domaine de la morale.