Je ne vois pas comment la Laïcité peut être stricte, sachant que c’est un compromis de par sa nature.
Quand à l’obscurantisme, c’est une notion relative. Qui peut définir ce qui est obscurantiste dans telle ou telle religion ?
Quand à l’adaptation d’une religion, il faudrait que les personnes concernées aient conscience d’une telle nécessité et toutes les religions ne s’adaptent pas. Plus la religion a évolué vers le juridisme, moins elle a de capacité à s’intégrer dans une société qui n’est pas la sienne. Au mieux (ou au pire), sous la pression, la religion va s’effacer pour rejoindre les catacombes.
La tentation du retour au concordat semble grandir en France. Pour l’Etat, cela permettrait de mettre le clergé sous contrôle. Pour les religions, c’est un piège, car l’exercice d’un pouvoir légal les fera haïr par une partie de Français.
Je comprends bien la nécessité de faire vivre ensemble toutes les composantes de la société, mais pour sa mise en œuvre, nous ne sommes qu’au début des problèmes. Il faudrait déjà qu’il y ait un dialogue. On pourrait définir un socle moral commun, mais la société française est maintenant majoritairement athée et ne propose plus rien comme morale. La fraternité est devenu un mot vide de sens sur le fronton des mairies. L’égoïsme ne peut pas être élevé comme une vertu. Les laïcs de 1905 croyaient encore en Dieu, même s’ils haïssaient l’Eglise (effet concordat).
Les fondamentailsmes se nourrissent des faiblesses de notre société. Les jeunes qui ont agis la semaine dernière étaient en révolte contre notre société. Nous devons aussi l’envisager comme un début de guerre civile (et non religieuse). Si nous donnions un excellent niveau d’éducation qui conduise à un métier à tous les jeunes des banlieues, un grand pas aurait été franchi.
La solution n’est peut-être pas à chercher du côté de la laïcité, mais du fonctionnement de l’économie. La théorie économique en vigueur actuellement (théorie néoclassique) considère le chomage comme variable de regulation du système et favorise la prédation sur la création de richesse. On peut commencer par imaginer des modèles un peu plus humains ; des solutions sont possibles de ce côté. L’économie peut être un moyen de redonner du sens à la fraternité.