@Le p’tit Charles
Bien sûr qu’il existe des phénomènes de violence en France, mais c’est très loin de ce que j’ai vu au Brésil et pourtant j’habite la banlieue parisienne.
Nous n’en sommes pas encore à enlever le tutoiment des conversations pour créer une distance avec nos interlocuteurs et nos citées de banlieues ne sont pas encore des favelas. Et encore, habiter une favela à Rio, c’est déjà être privilégié ; pour beaucoup de familles, la résidence principale est un carton posé devant un porche.
Bien qu’habitant le quartier super favorisé d’Ipanema, j’étais souvent réveillé la nuit par des coups de feu dans la favela la plus proche. Parfois, cela se terminait à la grenade… J’ai assisté à une fusillade dans un quartier pourtant assez chic (c’était juste devant la résidence du gouveneur de l’Etat) et j’ai été menacé trois fois par une arme et pourtant je ne suis jamais entré dans une favela.
Une nuit, j’ai aperçu un cadavre sur la plage. A 50 m, des personnes sirotaient leur coco et un policier était de faction sur la rue. Je suis repassé une demi-heure après, le cadavre était toujours là et personne n’avait bougé.
Dans les relations de travail, les contrats peuvent se terminer dans la journée, y compris pour les cadres et il n’y a pas de chômage, sauf cotisation volontaire, mais qui peut se la payer ? A l’époque, bien que la dictature soit terminée depuis plusieurs années, il y avait encore des groupes paramilitaires qui tuaient les groupes d’enfants de la rue.
Il fallait toujours avoir sur soi un ou deux billets d’un real pour adoucir les relations, que ce soit avec la personne qui vous braque ou avec un policier.
Alors, heureux d’habiter la France ?