@pyjahman
Plus de 6 minutes en record sur Tore Supra. Mais c’est une petite taille de plasma. La difficulté croît avec la taille et pour produire de l"électricité il faut passer une certain seuil de volume en confinement magnétique ! Sur les seuils nécessaires JM Petit est juste quand aux durées de confinement obtenues.
Je recommande cet article récent très pondéré (trop ?) dont je joins les conclusions intéressantes ci-dessous (la prise de risque n’est pas considérée). Pour ma part, je reste persuadé qu cette prise de risque est largement sous-estimée, car on met en oeuvre de façon totalement empirique des phénomènes qui vont au-delà de ce que la modélisation actuelle de la matière permet de contrôler vraiment.
Voci donc les conclusions de cet article :
Quand la fusion sera une réalité industrielle, elle offrira beaucoup d’avantages :
• sûreté intrinsèque : la fusion n’est
pas une réaction en chaîne qui pourrait « diverger », et il y a très peu
de matière fusible dans la machine (quelques milligrammes) ;
• cycle du combustible intégré : on fabrique le tritium sur place, et il n’y a pas de transport de combustible ;
• les « cendres » de la fusion (l’hélium) sont inoffensives ;
• les ressources de lithium sont très abondantes, et celles de deutérium presque illimitées ;
• si les matériaux de structure sont bien choisis, pas de déchet radioactif de longue durée de vie.
Mais les problèmes sont encore considérables :
• un réacteur à fusion sera encore beaucoup plus complexe qu’un réacteur nucléaire actuel ;
• il y a un effet de seuil (le volume de
plasma pour la FCM ou l’énergie de l’implosion pour la FCI) : impossible
de concevoir un réacteur à fusion de taille petite ou moyenne ;
• les matériaux et l’architecture sont encore à inventer ;
• il y aura de grandes quantités de
déchets radioactifs – de courtes durées de vie si on trouve les
matériaux adéquats – à cause de l’activation des structures par les
neutrons ;
• il est impossible de prévoir aujourd’hui quel sera le coût de production de l’électricité par fusion nucléaire.
Autant dire que l’enjeu est d’importance,
mais que la route est encore longue avant que la fusion puisse
contribuer à l’approvisionnement du monde en énergie.