@wesson
Attention, il ne faut
pas accorder à la mise au pas de Röhm plus d’importance qu’elle
n’en a. La raison en est toute simple : Hitler ne pouvait pas se
permettre de se mettre à dos les grandes classes possédantes, sinon
il aurait été renversé. On ne peut cependant pas dire qu’au long
de son règne, il ait ménagé les grands industriels. Ces derniers
se sont retrouvés progressivement réduits à un rôle de rouage du
régime, se voyant imposé un dirigisme de plus en plus dur, dureté
évoluant en fait en parrallèle avec l’assise grandissante du
pouvoir nazi. On a prêté à Hitler des paroles où il faisait part
de sa volonté de nationaliser la grande industrie après la guerre,
à une époque où son pouvoir aurait été inébranlable, ce qui
était dans la logique du régime ; seules les petites entreprises
auraient pu rester privées. De toute façon, le parti nazi était
déjà durant la guerre en train de créer de plus en plus
d’entreprises publiques ou para-publiques, souvent gérées par les
SS.
Il en allait de même
en Italie. Dans les premières années de son pouvoir, encore mal
assuré, Mussolini avait mis son discours anti-capitaliste en
sourdine. Après le tournant de 1929, il allait multiplier les
mesures dirigistes. À l’époque, il pouvait enfin se le permettre,
et attendait la bonne occasion, que la crise lui avait fournie. La
république de Salo, seul moment où le fascisme put mettre en
application sa conception totalitaire du pouvoir, lui permit d’aller
encore plus loin dans l’abolition du capitalisme.