bonjour Gil
une bonne question.
Rien n’existe
en dehors du regard de l’homme et il lui suffit de croire pour que les choses
existent : c’est la suggestion. Il en va de même en économie. La monnaie
contemporaine en est l’exemple type. L’homme se contente d’écrire dans des
livres comptables ce qui lui est dû et ce qu’il doit. Chacun dispose pour cela
d’une représentation monétaire qui n’a aucune valeur, pas même celle du papier
sur lesquelles sont écrites ses possessions ou ses dettes. Bref, il est
tributaire d’une écriture comptable et ne possède en fait qu’un vide sidéral.
Et pourtant l’homme se sent riche quand on le lui dit. L’essentiel étant que
c’est reconnu par les autres, et parce que sa garantie est assurée par la
représentation collective (l’Etat) qui contrôle la fiabilité des banques.
De la sorte,
tout individu peut contracter une reconnaissance de dette, confirmée par un
geste rituel, comme ce fut souvent le cas sur les marchés agricoles d’antan, ou
l’écrire sur un support. Sa validité va dépendre non de la valeur inscrite ou
annoncée mais de la confiance des relations humaines qui se sont établies.
Aujourd’hui c’est toujours le cas, plus que jamais, car nous ne possédons que
du vide monétaire. Vide qu’il est possible de le transformer en valeur
marchande équivalente, (le troc entre les Etats et les citoyens existe
toujours). Nous pouvons donc observer que tous nos débats économiques reposent
en fait sur le moyen de disposer d’une source de revenus, d’un moyen d’avoir de
la monnaie, quel que soit son support, sa forme, pourvu que la collectivité ou
les individus y consentent. Le débat important n’est donc pas celui de la forme
monétaire, mais celui de l’activité que les citoyens vont reconnaître comme
justifiant de recevoir en échange de la monnaie.
Pour comprendre rapidement
cela, il faut revenir au malthusianisme. Toute personne qui naît sur notre
planète ne trouvera pas un seul espace disponible pour organiser sa vie : où
qu’elle aille, quelqu’un viendra lui dire au non d’un Etat : "Tu es ici
chez moi !" Il est donc nécessaire que la famille, la société fassent
une place au nouveau venu pour assurer son existence dans un monde où la
cueillette, la chasse ne peuvent que rarement nourrir la population. C’est
l’activité dite économique, celle qui permet de produire ce qui n’existe pas,
ou insuffisamment.
Il faut également comprendre
l’axiome d’Adam Smith : tout homme met son énergie dans son seul intérêt, un
comportement inné.
Or l’usage de la monnaie est fait
pour tenir compte de l’interdépendance des individus pour échanger dans leurs
intérêts communs, leurs aptitudes à créer des biens et des services. De la sorte,
les hommes doivent s’interroger pour décider quelles activités peuvent donner
cours à un revenu. C’est ce que l’on appelle le pouvoir politique des hommes,
le pouvoir de discuter pour s’organiser.
Ce n’est donc pas la monnaie
qui définit nos existences, mais ce que l’on est disposé à accepter ou à
organiser pour disposer d’un revenu. Dans ce cycle de la monnaie, il est
amusant de constater qu’au départ, au néolithique, les hommes n’avaient pas...
de monnaie. Ils en ont défini des formes sonnantes et trébuchantes pour en
arriver, bien plus tard, à la ramener à ce qui en faisait son authentique
valeur : la confiance des hommes les uns envers les autres. Gérer leur
existence réelle par leur foi en une
irréalité comptable, celle d’un vide, une immatérialité.
Nous pouvons
concevoir là le passage d’une représentation matérielle vers une représentation
de l’esprit, de la suggestion. Car la monnaie existe, non pas parce qu’elle
est, mais parce qu’on la pense.
Il
est donc
anormal que les banques commerciales ce soient appropriées la création
monétaire, elles génèrent une limitation de l’initiative individuelle
par le processus de remboursent d’intérêts, et créé des masses
financières qui s’accumulent chez les possédants. c’est curieux et
amusant, car cette appropriation de la création monétaire par les
banques est anti libérale. Elles ont le même effet restrictif que si
l’on était resté sur une valeur monétaire basé sur la Fève ou l’Or que limiterait de fait leurs disponibilités.
Les banques commerciales limitent de fait l’initiative individuelle ou collective (l’état dans les démocraties), et représente idéologiquement une reprise du pouvoir par les possédants, par les conquérants comme dans le passé quand les seigneurs de guerres se sont mis à battre monnaie.
La
confusion aujourd’hui est que l’on regarde l’état comme si c’était un
seigneur de guerres, alors que l’état est dans les démocraties la
représentation de tous les individus.Naturellement le libéralisme était
fait pour les possédants et non les manants, mais aujourd’hui il serait
temps que les citoyens s’approprient le Libéralisme pour le vivre au rythme de notre siècle plutôt que de recréer les conditions du libéralisme d’antan en donnant le pouvoir monétaire à quelques uns.
cordialement.