Je ne doute pas de vos qualités de professeurs ni du constat amer que vous faites de la situation actuelle de notre école. Mais, vous écrivez :
"Ces réformes successives, appuyées par la pression du lobby
pédagogiste piloté par l’inénarrable Philippe Meirieu (bien creusé,
vieille taupe !) ont abouti à la situation catastrophique que nous
connaissons aujourd’hui : 30 % d’élèves qui entrent en 6ème sans savoir
lire et écrire correctement et qui ne possèdent pas les bases
nécessaires pour effectuer un raisonnement mathématique et un collège
qui ne parvient plus à combler les lacunes abyssales des élèves et dont
nos responsables politiques ont décidé de « jeter l’éponge » en les
transformant en « lieu de vie ».
Je passe sur l’attaque habituelle contre Meirieu et le « lobby pédagogiste » (ce croquemitaine de tous les traditionnalistes) Mais ceux qui arrivent au collège sans avoir rien à y faire ne se contentaient-ils pas autrefois d’aller en apprentissage ou tout simplement de se mettre au travail dans des conditions parfois très dures ?
Vous ajoutez :
"Devant cette situation,
n’importe quelle personne sensée se poserait la question de l’efficacité
des méthodes d’enseignement utilisées (à de rares exceptions près) à
l’école primaire : méthode globale, observation réfléchie de la langue
substituée à la grammaire traditionnelle, cours de vocabulaire réduits à
la portion congrue, suppression du « par cœur », multiplication des
« sorties éducatives », introduction massive de l’informatique, de
l’éducation à la citoyenneté, de l’éducation au tri des déchets ménagers
et de toutes sortes de belles choses (j’en passe et des meilleures)
dont je me garderais bien de nier l’utilité (ah ! le critère de
’« l’utilité » !), mais qui ont eu une fâcheuse tendance à se substituer à
la transmission des savoirs, les instituteurs (pardon, les "Professeurs
des Ecoles") ayant été sommés de se métamorphoser en gentils
moniteurs de colonie de vacances« .
Quand quelque chose ne marche pas au collège la tentation est forte d’en incriminer les enseignants du primaire. Je ne voudrais pas défendre une évolution de l’école élémentaire vers le centre de loisirs, mais je crains que vous parliez de ce que vous ne connaissez pas bien : nul, à part quelques illuminés, n’enseigne la lecture par la »méthode globale" et l’échec du Primaire actuel n’est pas uniquement imputable aux méthodes ou aux enseignants mais à un environnement social qui n’est guère favorable aux apprentissages sereins et efficaces.