• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Témoignage sur l’état de l’Ecole

Témoignage sur l’état de l’Ecole

Professeur certifié de Lettres, titulaire d'une maîtrise d'enseignement en philosophie, je suis actuellement à la retraite de l'Education nationale depuis 2010.

J'ai été professeur de Français et de Philosophie dans l'enseignement privé sous contrat, puis de Français dans l'enseignement public, après l'obtention du CAPES de Lettres.

Je ne me fais aucune illusion sur l'efficacité de mon témoignage qui recouvre une période de plus de trente ans sur tous les niveaux (collège, lycée, lycée professionnel), aussi bien dans des "lycées chics" de centre-ville (à Lyon), que dans des collèges de banlieue classés ZEP (zone d'éducation prioritaire pour les non-initiés).

Personne n'écoute les personnels de terrain et surtout pas les technocrates "progressistes" de la rue de Grenelle (le ministère de l'Education nationale).

Mais je commence à me faire vieux (65 ans, dont plus de trente à blanchir sous le harnais de l'Education nationale) et j'ai besoin de parler (etsi sum "vox clamantis in deserto"), d'autant que je ne suis plus soumis à l'obligation de réserve et que je ne risque plus rien (sous les apparences du pays des Bisounours, l'Education nationale est un système totalitaire et il faut veiller à rester dans le politiquement correct).

Pendant trente ans, année après année, j'ai assisté à la destruction progressive de l'Ecole de la République. Le processus a commencé avec la Réforme Haby en 1975 (je faisais encore mes études universitaires) et s'est poursuivi sous le prétexte trompeur de la "démocratisation de l'Ecole".

Les "crans d'arrêt" ou, si l'on préfère, les garde-fous mis en place par la Réforme contre le "collège unique" : orientation après la cinquième, CPPN, 4ème et 3ème technologiques, redoublements, etc. ont été peu à peu supprimés par les gouvernement successifs de Gauche comme de Droite, mais avec une nette accélération à partir des années 90 et la Loi d'orientation de 89, dite, "Loi Jospin", qui a mis, comme on le sait, l'élève "au centre du système éducatif".

Ces réformes successives, appuyées par la pression du lobby pédagogiste piloté par l'inénarrable Philippe Meirieu (bien creusé, vieille taupe !) ont abouti à la situation catastrophique que nous connaissons aujourd'hui : 30 % d'élèves qui entrent en 6ème sans savoir lire et écrire correctement et qui ne possèdent pas les bases nécessaires pour effectuer un raisonnement mathématique et un collège qui ne parvient plus à combler les lacunes abyssales des élèves et dont nos responsables politiques ont décidé de "jeter l'éponge" en les transformant en "lieu de vie".

Devant cette situation, n'importe quelle personne sensée se poserait la question de l'efficacité des méthodes d'enseignement utilisées (à de rares exceptions près) à l'école primaire : méthode globale, observation réfléchie de la langue substituée à la grammaire traditionnelle, cours de vocabulaire réduits à la portion congrue, suppression du "par cœur", multiplication des "sorties éducatives", introduction massive de l'informatique, de l'éducation à la citoyenneté, de l'éducation au tri des déchets ménagers et de toutes sortes de belles choses (j'en passe et des meilleures) dont je me garderais bien de nier l'utilité (ah ! le critère de '"l'utilité" !), mais qui ont eu une fâcheuse tendance à se substituer à la transmission des savoirs, les instituteurs (pardon, les "Professeurs des Ecoles") ayant été sommés de se métamorphoser en gentils moniteurs de colonie de vacances.

Mais les technocrates de la rue de Grenelle (comme tous les technocrates du monde, par exemple ceux de Bruxelles) sont tout sauf des gens sensés et obéissent à une logique particulière : le collège français ne marche pas parce qu'il y a encore trop de transmission et "d'enseignements frontaux" et pas assez de "pédagogie progressiste", variante de : "le communisme ne marche pas parce qu'il n'y pas assez de communisme !" ou "l'Europe ne marche pas parce qu'il n'y a pas assez d'Europe !"

Non, devant cette situation catastrophique, la nouvelle ministre de l'Education nationale a décidé d'accorder l'autonomie aux collèges et de donner les pleins pouvoirs aux chefs d'Etablissement (dont la plupart n'ont pratiquement jamais enseigné... pas fous !) et à ses "gentils" animateurs (-trices) d'équipes soigneusement choisi(e)s et d'obliger les enseignants à consacrer une grande partie de leur temps à des "projets transversaux interdisciplinaires" et à la généralisation des "parcours de découverte" de triste mémoire.

On comprend bien que dans un tel contexte, la transmission de savoirs sérieux et d'outils de réflexion sont appelés à disparaître. La ministre actuelle jure ses grands dieux qu'il s'agit "d'apprendre autrement", mais avec la suppression des notes et des redoublements, les collèges sont forcément voués à devenir des garderies où, comme le dit Antoine Desjardins, professeur de Lettres, membre du collectif "Sauver les Lettres", ce ne seront ni les savoirs, ni même les élèves qui seront au centre, mais le vide.

Je travaille actuellement dans un centre de formation privé dans une ville moyenne en province où je donne des cours particuliers et où je fais de l'aide aux devoirs et je suis bien placé pour me rendre compte des ravages de la pédagogie "new age" : faire les exercices avant la leçon, au nom de "l'autoconstruction de ses savoirs par l'élève", ne plus rien apprendre par cœur, ne plus ennuyer les élèves avec des cours de grammaire, etc.

Si j'étais cynique, je devrais me réjouir de la situation actuelle qui nous amène de plus en plus de parents désemparés et d'élèves déboussolés. Mais je suis attaché à l'Ecole républicaine à laquelle je dois tout et ce que je vois se profiler à l'horizon, sous un gouvernement prétendument "socialiste" (Jean Jaurès doit se retourner dans sa tombe), c'est un système à deux vitesses : des établissement "super sympas", consacrés à "l'épanouissement" des enfants gamma, delta, epsilon et des îlots privilégiés (moins sympas, mais plus "efficaces") où ceux des classes dominantes (et des parents "bien informés", en particulier les notables socialistes qui ont mis la réforme en place), se consacreront à l'apprentissage de savoirs consistants. Les uns étant destinés, comme dans Le Meilleur des mondes de George Orwell à exercer des activités subalternes (du moins ceux qui auront la chance de ne pas se retrouver au chômage) et les autres (une minorité) à exercer des fonctions de responsabilité.

L’Ecole de la République avait pour mission, jusque dans les années 60, de promouvoir le mérite et de compenser les inégalités liées à la naissance, à l'argent et au "capital culturel" des parents. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Il faut bien que le principe de plaisir cède un jour la place au principe de réalité. Les "initiés" savent bien que la sélection ne s'opère plus au niveau du lycée (on brade depuis quelques années le baccalauréat), mais de la première année de faculté et de la préparation aux Grandes Ecoles : Hypokhâgne et Khâgne, Centrale, Polytechnique, l'ENA, Sciences-Po, Ecole de médecine, Ecole vétérinaire, etc.) car la société aura toujours besoin de médecins, d'ingénieurs, de cadres supérieurs, etc.

L'Ecole n'exerce plus sa fonction de promotion sociale et ce sont des gens prétendument de Gauche qui auront favorisé cet état de fait et porté le coup fatal. J'espère que les gens sincèrement de Gauche (s'il en reste !) s'en souviendront au moment de voter.


Moyenne des avis sur cet article :  3.64/5   (47 votes)




Réagissez à l'article

39 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 5 juin 2015 08:27

    témoignage....mes enfants ont 18, 16 et 10 ans..

    après 6 années en Irlande avec seulement 3 heures de français par semaine avec un prof non français, ils ont ( sauf le + jeune pas concerné) fait des progrès considérables en orthographe par rapport à la France.....je suppose que tout est de ce niveau..
    par contre ils sont donc bilingues en 5 ans...et ne font aucune faute en Anglais....

    par contre l’auteur dit : L’Ecole n’exerce plus sa fonction de promotion sociale et ce sont des gens prétendument de Gauche qui auront favorisé cet état de fait et porté le coup fatal. J’espère que les gens sincèrement de Gauche (s’il en reste !) s’en souviendront au moment de voter.

    l’école remplie totalement sa fonction de promotion sociale...un enseignement minimaliste pour une majorité de futur chromeurs...une armée de pauvre, les p aces en haut etant deja prises des la maternelle....

    dans un système pseudo compétitif, le vrai but est d’éliminer, et l’école participe totalement a ce rôle et est a ce titre un agent précieux de l’ancien désordre mondial....ADM, ou arme de destruction massive...


    • credohumanisme credohumanisme 5 juin 2015 10:00

      @howahkan Hotah

      Dans le sens de votre témoignage, je vais ajouter ma petite pierre. J’ai fait, pour le plaisir, il y a quelque temps une année en fac de lettres j’assistais à des cours de première, seconde et troisième année.
      Le niveau en première année était incroyablement bas et les meilleurs étudiants (et de loin) étaient les étudiants étrangers qui avaient non seulement des connaissances en grammaire et en orthographe qui manquaient à l’immense majorité des français mais également une réflexion et une méthodologie bien supérieures.


    • howahkan Hotah 5 juin 2015 10:11

      @credohumanisme

      oui cela confirme...il semble évident que l’on assiste à une destruction volontaire d’un système qui déjà à la base est là pour aussi ,selon moi, créer une société compétitive donc qui élimine, donc qui est violente, pyramidale, donc qui est guerrière...etc....

      mais dans ce même système, je crois qu’il est maintenant question de toucher le fond..

      cela dit c’est en touchant mon propre fond, là ou « moi je » à tout perdu de son arrogance que enfin, un chemin autre s’est ouvert tout seul.....celui de la vie...

      nous ne sommes pas sur ce chemin...nous sommes sur celui de la survie physique..là ou le sens n’est pas et ne sera jamais...

       smiley


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 5 juin 2015 09:06

      Je ne doute pas de vos qualités de professeurs ni du constat amer que vous faites de la situation actuelle de notre école. Mais, vous écrivez :

      "Ces réformes successives, appuyées par la pression du lobby pédagogiste piloté par l’inénarrable Philippe Meirieu (bien creusé, vieille taupe !) ont abouti à la situation catastrophique que nous connaissons aujourd’hui : 30 % d’élèves qui entrent en 6ème sans savoir lire et écrire correctement et qui ne possèdent pas les bases nécessaires pour effectuer un raisonnement mathématique et un collège qui ne parvient plus à combler les lacunes abyssales des élèves et dont nos responsables politiques ont décidé de « jeter l’éponge » en les transformant en « lieu de vie ».

      Je passe sur l’attaque habituelle contre Meirieu et le « lobby pédagogiste » (ce croquemitaine de tous les traditionnalistes) Mais ceux qui arrivent au collège sans avoir rien à y faire ne se contentaient-ils pas autrefois d’aller en apprentissage ou tout simplement de se mettre au travail dans des conditions parfois très dures ?

      Vous ajoutez :

      "Devant cette situation, n’importe quelle personne sensée se poserait la question de l’efficacité des méthodes d’enseignement utilisées (à de rares exceptions près) à l’école primaire : méthode globale, observation réfléchie de la langue substituée à la grammaire traditionnelle, cours de vocabulaire réduits à la portion congrue, suppression du « par cœur », multiplication des « sorties éducatives », introduction massive de l’informatique, de l’éducation à la citoyenneté, de l’éducation au tri des déchets ménagers et de toutes sortes de belles choses (j’en passe et des meilleures) dont je me garderais bien de nier l’utilité (ah ! le critère de ’« l’utilité » !), mais qui ont eu une fâcheuse tendance à se substituer à la transmission des savoirs, les instituteurs (pardon, les "Professeurs des Ecoles") ayant été sommés de se métamorphoser en gentils moniteurs de colonie de vacances« .

      Quand quelque chose ne marche pas au collège la tentation est forte d’en incriminer les enseignants du primaire. Je ne voudrais pas défendre une évolution de l’école élémentaire vers le centre de loisirs, mais je crains que vous parliez de ce que vous ne connaissez pas bien : nul, à part quelques illuminés, n’enseigne la lecture par la »méthode globale" et l’échec du Primaire actuel n’est pas uniquement imputable aux méthodes ou aux enseignants mais à un environnement social qui n’est guère favorable aux apprentissages sereins et efficaces.


      • bakerstreet bakerstreet 5 juin 2015 12:04

        @Jean J. MOUROT


        Désolé de vous contredire car l’ensemble de vos propos sont juste, mais la méthode globale, appelée bien sûr « semi-globale », puis plus rien du tout, pour cacher le vers qui est dans le fruit, continue à faire des ravages. Une aberration, quand on sait qu’elle est bâtie sur un point de vue de l’esprit dogmatique, inepte, et que les sciences cognitives et l’imagerie médicale, ont démontré que ce que beaucoup savaient : C’est une machine à fabriquer un handicap majeur, de la dyslexie, ou plutôt de la dysorthographie. Stanislas Dehaene, neuroscientifique, gand prix inserm 2013, professeur au collège de france, nous dit ici que 75 % des « instituteurs » pour utiliser un mot qui n’a plus presse, fâcheusement, continuent à se servir d’un manuel d’apprentissage périmé, déconseillé par le ministère. Rien de pire que les habitudes, quand elles sont fâcheuses. J’ai pu expérimenté avec mes gosses, scolarisés dans les années 2000, combien cette méthode était à l’origine d’une catastrophe pour eux.
        Un seul regret, de ne pas leur avoir plus tôt appris à lire. C’est ce que j’ai fait d’ailleurs, dans l’urgence. 




      • Céline Ertalif Céline Ertalif 5 juin 2015 16:09

        @Jean J. MOUROT  « Quand quelque chose ne marche pas au collège la tentation est forte d’en incriminer les enseignants du primaire. » Exact ! et ceux du Supérieur disent que ceux du secondaire sont nuls, et qu’ils n’enseignent que la vulgate lointaine de leurs études supérieures mal digérées.





      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 juin 2015 06:32

        @bakerstreet
        Je crois que ce spécialiste se trompe. La dyslexie est connue... depuis Jules Ferry !
        Les handicaps d’apprentissage ne sont pas liés aux méthodes d’apprentissage de la lecture.
        Sinon, tous les élèves d’une même classe deviendraient dyslexiques, ce qui n’est pas le cas.
         
        C’est un problème qu’on retrouve dans le monde entier qui concerne 8 à 10% des enfants.
        Et tous les pays n’utilisent pas les mêmes méthodes.


        Qu’il y ait « un mauvais câblage » des cerveaux, c’est plus que probable, mais ce ne sont pas les méthodes d’apprentissage qui les provoquent. Il suffit de chercher dans la famille d’un dyslexique, il y a toujours d’autres dyslexiques, ce serait plutôt une transmission génétique.

        Pour ceux que cela intéresse, il existe un site qui propose des exercices dans toutes les disciplines : DYS sur DYS.


      • Mowgli 6 juin 2015 09:41

        @bakerstreet
        Pas besoin d’en appeler aux sciences cognitives ni à l’imagerie médicale pour voir la profonde imbécilité de la méthode globale.

        Le principe, c’est que l’enfant reconnaît (en réalité, devine) les mots d’après leur aspect général. Toto découvre que tel mot se dit « papa » qui dépasse par le bas en deux endroit alors que « maman » ne dépasse ni par en haut ni par en bas. Bravo, Toto !

        Maintenant, Toto, lis-moi « PAPA MAMAN »

        Vous avez là démontrée l’incroyable absurdité de la méthode globale. On se demande à quoi a servi l’invention de l’alphabet et à quelles espèces de crétins on a affaire qui ont considéré cette méthode globale ne serait-ce qu’un instant sans s’exclamer aussitôt « qu’est-ce que c’est que cette connerie ? »


      • Henrique Diaz Henrique Diaz 7 juin 2015 09:26

        @Jean J. MOUROT
        L’argument habituel des pédagogistes est que les méthodes traditionnelles produisaient beaucoup d’inégalité sociale. C’est encore le leitmotiv de la réforme de NVB : il faut finir de casser ce qui marchait encore un peu. Mais si effectivement on envoyait en apprentissage très tôt, cela permettait à ceux qui n’aiment vraiment pas étudier de ne pas perdre leur temps à subir des cours qui mettent en évidence chaque jour un peu plus leur manque de goût pour l’étude.

        Aujourd’hui, l’élève peu impliqué dans les études va venir au collège uniquement pour accroître son désintérêt pour les connaissances abstraites et livresques jusqu’à la troisième. S’il a l’intelligence de comprendre qu’il faut qu’il s’oriente dans l’enseignement professionnel, il pourra être pris en CAP mais il ne sera pas pris au lycée professionnel car c’est désormais l’enseignement sélectif : plus coûteux que le lycée polyvalent, les places y sont chères, il faut avoir montré de l’investissement au collège pour y avoir une place. Donc il va continuer d’apprendre le métier de chômeur consommateur au lycée polyvalent, où on le fera passer sans aucune exigence dans les classes supérieures pour lui donner le bac au rattrapage, voire sans mention, voire même avec mention AB s’il est un peu doué quand même dans une seule matière.

        Ensuite, comme le dit l’auteur, quand le collège unique est arrivé, il y avait des gardes fous, qui permettaient à l’école de s’adapter à la diversité des profils de ses élèves, et tous ces gardes fous ont ensuite été supprimés un à un. 

        Concernant l’école primaire comme l’ensemble du secondaire d’ailleurs, ce n’est pas tant une question de méthode globale que d’esprit de l’enseignement. Si on veut à tout prix que l’enfant apprenne sans difficulté, comme si la difficulté était nécessairement déplaisante, on fera en sorte de supprimer les enseignements difficiles et peu attrayants par eux-mêmes, comme la grammaire pour le remplacer par des exercices ludiques où l’enfant est censé découvrir par lui-même les règles qui lui permettront de progresser, exercices qui resteront toujours moins attrayants que les consoles de jeu et très aléatoires en dernière analyse quant aux résultats.

        Bien plus que les méthodes ou les programmes, c’est l’organisation de l’enseignement qui est porteur de cet esprit : un professeur des écoles aujourd’hui doit à ses élèves une « étude » de l’anglais, du civisme, de l’écologie, d’informatique et des sorties « pédagogiques ». Aussi, même s’il essaye de privilégier les enseignements fondamentaux, le professeur des écoles ne pourra pas aider ceux qui sont en difficulté à passer le cap. Et il n’aura tout simplement pas le temps de faire de la grammaire, de faire réciter des poésies ou du calcul mental. Et comme il est devenu pratiquement impossible de le faire redoubler, l’élève comprendra très vite qu’il n’a pas besoin d’apprendre sérieusement pour "continuer l’aventure". Rétablissez le redoublement, les heures de français, de mathématiques et d’histoire, revenez à la culture du plaisir du dépassement de soi par l’effort et les choses iront beaucoup mieux.


      • esote esote 5 juin 2015 09:47

        On pourrait penser que l’échec massif des réformes successives du système éducatif n’est qu’une suite de faux pas malheureux opérés, avec une belle constance, néanmoins, depuis 30 ans,par des gens de bien mais qui n’ont vraiment pas eu de chance,dans leur entreprise.
        Mais, en lisant votre constat très éclairant , on peut aussi se demander si le but recherché n’est pas, au final, de saboter, tout en s’en défendant vigoureusement, l’ascenseur social, afin de maintenir la masse dans l’ignorance et, donc, la soumission . Afin de conserver son pouvoir exclusif, à la même petite élite.
        Après tout, les esclaves ont ils réellement besoin d’apprendre à penser ?...
        Sans oublier les intérêts économiques énormes que représente le « gâteau » du système éducatif et, sans doute, quantité de lobbies à la manoeuvre, inlassablement, auprès des « bonnes personnes » de l’institution...
        Si l’opinion publique en venait, un jour, à cesser de soutenir « son » éducation nationale et à lui préférer des solutions alternatives privées, la fortune de certains serait, à coup sur, assurée.
        N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que sous- entend la formule « libéralisation des services » chère aux européistes de tous poils ?
        Merci pour cet article intéressant et salutaire.


        • Dwaabala Dwaabala 5 juin 2015 11:20

          Une belle réflexion, dont il faut profiter ; car il n’est pas certain qu’elle soit encore possible quand l’effet des réformes se fera sentir chez les enseignants eux-mêmes.


          • njama njama 5 juin 2015 11:50

            Toutes les réformes successives du système éducatif correspondent il me semble aux mutations économiques du pays dans le contexte de la politique européenne et de la mondialisation :
            Désindustrialisation rapide sans précédent historiquement par des délocalisations massives >> ce qui entraine des suppressions dans les filières professionnelles et d’apprentissage devenues pour la plupart inutiles (CAP, BP), et remplacement par le « collège unique », dont le très philanthropique « 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat » de Jean-Pierre Chevénement en 1985 n’est que le prolongement et une façon de gérer le social en période d’inflation galopante du chômage. Ce qui vérifie l’adage que l’école est a service de la nation !
            Il suffit de corréler avec l’évolution des chiffres du chômage pour s’en apercevoir (de 1974 à 1980, progression de 3 à 6 %, puis 10.5% pour la France en 1987, et 12.3% en 1996), car que feraient donc ces jeunes sur un marché du travail déjà saturé sinon que venir grossir encore le nombre des chômeurs ? Maintenant le problème est inverse, il y a trop de diplômés d’universités sur le marché de l’emploi ...


            • tf1Groupie 5 juin 2015 15:41

              @njama
              En proportion les individus « sous-qualifiés » sont beaucoup plus représentés à pole emploi que les Bac +X.
              Ce n’est donc pas la bonne explication.

              L’Ecole a assez peu de d’impact et même de lien avec le chomâge.

              Par contre les gens peu éduqués sont beaucoup plus sur-endettés et manipulables.


            • jakem jakem 19 novembre 2015 16:56

              @njama ( aujourd’hui 19 nov, je passe par hasard ; veuillez excuser ma tenue, je sors de la douche)

               E R R E U R ou mensonge voire diffamation ! Chevènement a dit « 80 % d’une classe d’âge AU NIVEAU du Bac ». Ce qui n’est pas pareil.

              Mais il reconnait lui-même la maladresse de sa formulation ( en ayant l’élégance de ne pas traiter les non-comprenants d’idiots) : cf. site Le café pédagogique, où il est possible de trouver très facilement un court texte expliquant son choix.

              Il n’a jamais été favorable à une baisse des exigences, des critères de réussite au Bac.

              Et il voulait intensifier l’enseignement technologique, non pas comme une voie de garage menant au chômage, mais comme un moyen de promotion sociale par l’apprentissage de techniques anciennes toujours en usage et l’initiation, l’exploration, l’invention... de technologies nouvelles ( ou de techniques nouvelles grâce à la technologie et l’informatique).

              Le Che n’est pas un Pourri Socialeux.


            • tf1Groupie 5 juin 2015 12:51

              Merci de ce retour d’expérience même s’il comporte son lot de subjectivité et de constats qui peuvent être contestables.
              Je pense que pour parler de l’Ecole il est d’abord utile de croiser les témoignages de ceux qui sont, ou ont été, sur le terrain.

              Il y a quand même une chose qu’il faut dire :
              l’Ecole française n’est pas dans un état catastrophique contrairement à ce que certains aiment bien dire.
              Il y a encore beaucoup d’élèves qui réussissent encore très bien dans cette Ecole, et par ailleurs, si on est honnête, la plupart des autres pays comparables (Allemagne, Angleterre, Etats-Unis, Italie et même Irlande) sont confrontés aux mêmes problèmes que nous et ne font pas beaucoup mieux.

              Déjà parce que la nouvelle génération d’élèves et la société ont beaucoup évolué.

              Certes le niveau se dégrade, mais il ne faut pas éxagérer trop non plus.

              Un élément fondamental est que l’Ecole Française ne se réforme pas depuis des années, pour beaucoup de raisons, politiques d’abord, mais aussi parce que la population française passe son temps à dénigrer toute réforme et parce que la population enseignante est aussi hyper-rigide et hostile à toute tentative d’évolution.

              Bref aucun changement ne parait possible tant qu’on ne sera pas au pied du mur.
              Mais c’est assez spécifiquement français, et ça n’a rien à voir avec la Gauche, la Droite ou l’Extrême-Centre.


              • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 juin 2015 13:21

                @tf1Groupie
                Moi j’ai bien aimé ce témoignage « de terrain » et surtout la phrase en introduction, je cite :
                Le processus a commencé avec la Réforme Haby en 1975 (je faisais encore mes études universitaires) et s’est poursuivi sous le prétexte trompeur de la « démocratisation de l’Ecole »

                En fait l’auteur nous explique qu’il a la nostalgie de l’enseignement « d’avant », mais qu’il n’était pas enseignant « avant » !


              • tf1Groupie 5 juin 2015 15:34

                @Olivier Perriet
                Dire que ne pas être en accord avec la réforme Haby équivaut à déclarer qu’on est pour l’enseignement « d’avant » est carrément excessif !

                Si vous n’êtes pas d’accord avec la réforme Belkacem c’est que vous êtes pour « l’enseignement d’avant » ??

                Le collège unique ne fonctionne pas, tout le monde le sait mais idéologiquement on a du mal à le mettre en question.


              • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 juin 2015 15:58

                Je ne fais que citer l’auteur, qui a selon ses propres termes, « assisté pendant 30 ans » à « la destruction » d’un système qu’il n’avait pas connu en tant qu’enseignant.

                Je ne parlais pas de ce que je pense (et si vous voulez savoir, je pense effectivement que cette enième réforme, comme l’action de V Peillon, est un désastre).


              •  C BARRATIER C BARRATIER 5 juin 2015 16:24

                J’ai travaillé à l’école bien avant HABY et je témoigne de la catastrophe que représentait le colège à 3 vitesses avec des élèdits de type1, ou de type 2 ou de type 3, - les pauvres !
                Je veux témoigner que le rôle des enseignants est primordial. Ceux qui se forment et travaillent en équipe ont des résultats sensationnels et jamais de problème de discipline. Les collégiens, les lycéens ont vite fait de jauger leurs enseignants...don le principal défaut est de surévaluer, et alors qu’ils veulent une autorité indiscutée refusent celle de leur chef d’établissement...alors qu’eux même sont incapables de prendre cette fonction. Ils sont responsables pédagogiques de leur classe, leur pincipal ou proviseur est responsable pédagogique de tout l’établissement et sait très vite à quoi s’en tenir sur le potentiel minable de quelques professeurs. Qui ne représentent pas du tout la majorité.Je veux témoigner du sérieux de la majorité des enseignants qui ne se polsrisent pas sur le programme, mais sur leur travail quotidien, pas à pas...
                Sarkozy avait supprimé la formation des maîtres. L’auteur dit avoir eu un CAPES qui n’a pas grande valeur pédagogique certes, mais cela ne lui a pas évité l’échec.
                J’ai bossé avec l’école FREINET, avec les CRAP (qui sont pour la réforme), dont les membres sont des enseignants qui réussissent en groupe tout simplement...
                Voici une idée de ce qu’on peut réaliser en lycée, et ) tous les niveaux j’en dirais autant, en insistant sur l’efficacité des enseignements techniques et professionnels. Aujourd’hui même les universités s’y mettent.
                Hello professeur de lettres, combien avez vous écrit de poèmes, d’essais, de romans ? Ceux qui savent le faire le font disait Bernard Schaw. (orthogrphe ?), ceux qui ne savent pas le faire l’eneignent.

                On peut souvent savoir faire et l’enseigner...

                Pédagogie et méthodes actives, le lycée de demain ?

                 

                http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=198


                Je ne défends pas MEIRIEUX qui n’a lui non plus réussi ni dans l’enseignement privé, ni dans l’ensignement public, ni dans la formation des maîtres...


                • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 6 juin 2015 15:15

                  @Alex
                  CRAP= Cercles de recherche et d’action pédagogique


                • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 7 juin 2015 13:25

                  @Alex
                  Je favorise plus que je censure ! Mais je reconnais voter contre les communiqués de partis politiques, les articles qui ne sont que des liens ou des papiers de deux ou trois lignes qui ne forment pas un article, comme les longs pensums que personne ne lira. En revanche je vote pour des papiers qui me hérissent (comme ceux de Spartacus) mais qui sont bien écrits et argumentés.
                  Cela dit, je n’ai jamais fait le compte de mes avis. Je pense que j’en ai plus émis de positifs que de négatifs ! Je n’ai en tous cas jamais refusé un article d’Alex !


                • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 7 juin 2015 13:30

                  @Jean J. MOUROT
                   Ex de « papier » soumis à modération : 7 « articles » de Rosemar en panne qui ne sont que des liens vers son site !


                • pierre 14 juin 2015 18:18

                  @Alex
                  et l’autre petit con qui ne valide jamais rien ( ni ne rejette c’est vrai) qui vent donner des leçons... bouffon


                • Céline Ertalif Céline Ertalif 5 juin 2015 17:06

                  Je pense que ce témoignage est à la fois sincère et honnête, et qu’il décrit une réalité - vue d’une fenêtre obtuse.


                  L’école actuelle est toujours construite sur le modèle taylorien et fordiste des classes d’âge, avec une vision verticale du pouvoir d’une administration centralisée. Le modèle de production fordiste est totalement dépassé et le modèle keynésien qui a suivi (reposant autant sur la consommation que sur la production) est en train de sombrer.

                  Comme dit Bernard Stiegler, l’emploi nous fait faire autant d’âneries que de choses utiles, et surtout l’emploi n’est pas le travail. Et dans ce bouleversement là, l’école ne peut évidemment qu’en être profondément affectée, directement et indirectement. Peut-être qu’un professeur retraité qui a enseigné les lettres et la philosophie peut s’intéresser à un philosophe contemporain qui compte, c’est une suggestion en passant...

                  On peut regretter un modèle scolaire du passé, ce n’est pas celui-là qui donnera des perspectives de promotion sociale comparable à l’intégration que l’ancienne société de croissance économique ouvrait. Nos enfants devront construire avec intelligence dans une société avec moins d’emplois, moins de gaspillage énergétique, avec des perspectives que nous ne savons même pas décrire. Sauf qu’il faudra moins dépenser, mais penser tout autant, faire attention aux pièges et savoir collaborer contre les Big Brother. Voilà de quoi revisiter nos classiques, Orwell peut rester dedans !

                  Le modèle scolaire est en crise parce que le modèle social est en crise, et non pas l’inverse. La description de la réalité scolaire doit être faite sans pitié, il y a de vrais problèmes mais ils ne sont sûrement pas essentiellement ce qu’en dit ce témoignage. Je suis attristée d’être d’accord avec Gabriel Cohn-Bendit, plus âgé que vous : il faut d’abord sortir les enseignants de leur enclos, remettre les enfants et l’apprentissage dans la société plus globalement.

                  Je suis vraiment désolée d’être sans doute désagréable. J’ai une fille à l’école primaire, pas de télé, pas mal d’internet (mais pas de Facebook), je vois bien que les enseignants ont un savoir-faire mais aussi qu’ils sont prisonniers d’un monde parcellisé absurde où les enfants sont infiniment plus coupés du monde des adultes que ne l’étaient les enfants de la Guerre des boutons d’Yves Robert.

                  • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 juin 2015 17:13

                    @Céline Ertalif
                    Vous en voulez trop.
                    Faute d’en avoir trop, on n’a plus rien.
                    Si les politiques ne peuvent pas tout, alors l’école, à plus forte raison, n’a pas à être chargée de résoudre tous les problèmes du monde. à mon avis


                  • tf1Groupie 5 juin 2015 17:56

                    @Céline Ertalif
                    Ce serait quoi une école « en relation avec le monde des adultes » ?

                    Des séances de cours avec une pub toutes les 25 minutes ?

                    Un accès direct à Wikipédia et une imprimante pour faire les exposés ? (ceci dit on en est plus très loin : pendant les contrôles de langue certains élèves sortent leur smartphone pour utiliser Google traduction).

                    Des cours pendant lesquels 25% des élèves se mettent en inactivité pou être en accord avec le taux de chômage ?


                  • Céline Ertalif Céline Ertalif 5 juin 2015 18:07

                    @tf1Groupie  On a du mal à imaginer autre chose et c’est pourtant nécessaire. Vous réécrivez ce que j’ai dit « Ce serait quoi une école « en relation avec le monde des adultes »  ? ».


                    Mon propos est sans prétention. Les enfants de La guerre des boutons savaient ce que faisaient leurs parents et ils grimpaient sur les tracteurs. Que savent les enfants aujourd’hui ce que font leurs parents derrière les murs de leur entreprise ou de leur administration ?



                  • tf1Groupie 5 juin 2015 20:46

                    @Céline Ertalif
                    Il me semble que l’Ecole a déjà beaucoup évolué depuis le temps où la France était majoritairement agricole ; même vous n’avez pas connu cette école genre Pagnol.
                    Et les enfants d’agriculteur n’étaient pas concernés par le collège.
                    Alors je ne comprends pas le sens de votre comparaison.

                    Après, dire « une autre école est possible » oui, peut-être, mais en attendant d’avoir trouvé, pourquoi jeter ce qui a fait ses preuves pour vous comme pour moi ?

                    Et notamment le respect que l’on montrait envers les adultes, le goût d’apprendre...


                  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 5 juin 2015 18:59

                    Déconsidérer les enseignants et faire baisser la qualité de l’enseignement, deux moyens pour justifier à terme la privatisation. C’est ce que l’ OCDE expliquait déjà en 1996.

                    Extraits :

                    « On peut réduire les crédits de fonctionnement, mais pas la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement. »

                    « La formation tout au long de la vie doit être assurée par des prestataires de services.
                    Les enseignants qui subsisteront s’occuperont de la population non rentable ».


                    L’UPR propose de sanctuariser l’école en l’inscrivant dans la Constitution, comme non privatisable.
                    Après la sortie de l’ UE, évidemment. Dans ce bouzin européen, où les piranhas de la finance ne rêvent que de privatiser les biens publics, il n’y a aucun avenir pour l’école publique.

                    Les privatisation des services publics sont à l’agenda de la Commission européenne.

                    • Daniel54 Daniel54 5 juin 2015 23:31

                      Une analyse à laquelle j’adhère totalement . Elle pose exactement le problème : les pédagogistes de la rue de Grenelle. Qu’ils dégagent donc , tous ces bien pensants qui ont perdu le sens de la réalité sur le terrain.


                      • Boogie_Five Boogie_Five 6 juin 2015 00:08

                        Vous avez eu de la chance de connaître une école qui marchait à peu près correctement. Elève du collège des années 90, ça a été une catastrophe, d’autant plus que je ne suis pas allé dans les meilleurs établissements, surtout au collège. 


                        Là où j’apporterai un petit bémol, je trouve, comme beaucoup de vos collègues, que vous idéalisez trop l’école méritocratique d’antan. Et cela ne nous aide en rien, parce que toutes les réformes depuis les années 70 n’ont pas fait table rase de ce qui a été fait avant, ces mêmes réformes prolongent certains héritages, et je crois qu’il y a aussi un problème de structure posé par la vieillesse des établissements et des traditions qui y sont liés. C’est peut-être aussi l’école de la IIIème République qui doit être rénové, pas seulement les approches pédagogiques depuis les années 70. La France a énormément changé depuis 1880, ce n’est plus le même territoire ni la même population, tout cela est à prendre en compte. 


                        • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 6 juin 2015 06:51

                          Merci l’auteur mais je vous trouve injuste concernant Haby, le seul à avoir baissé l’effectif en collège à 24 à une époque où, avec un nombre d’élèves multiplié pratiquement par 6 depuis la guerre exigeait la construction d’un collège par jour (sous Pompidou) !
                          En 2013, chaque prof du secondaire devrait se retrouver mathématiquement face à 16 élèves, sauf que les classes chargées sont la norme... Où sont donc, que font donc ces trop nombreux pédagos qui devraient avoir des enfants en charge ? Combien sont-ils, 30 %, 40 % ? Quelle mission servent-ils ? Sont-ils détachés auprès de l’administration ?
                          Mon cher collègue, pour avoir connu, comme vous sûrement, de Guichard à Chatel, 17 ministres en 40 ans, je me demande si derrière ces 17 marionnettes, ce n’est pas la puissance opaque et nuisible des tireurs de ficelles indéboulonnables (pas d’élections pour les « Hauts » fonctionnaires et subalternes des autres castes !) qui nous a menés dans le mur ! Ceux qui s’enkystent depuis l’avènement de François Ier ont été traités de « sinistres crétins »... Je crains malheureusement qu’il y ait du vrai sous ce constat au vitriol, émanerait-elle de Natacha Polony...  


                          • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 6 juin 2015 06:53

                            @Jean-François Dedieu
                            ... ’émanerait-il" de N. Polony... Pardon


                          • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 6 juin 2015 10:10

                            @Jean-François Dedieu
                            ... à une époque QUI, avec un nombre d’élèves multiplié pratiquement par 6 depuis la guerre, ...
                            Désolé d’encombrer le forum avec cette démonstration de cordonnier le plus mal chaussé... 


                          • Allexandre 6 juin 2015 10:32

                            Article complet qui dit presque tout de ce qu’est devenue l’Ecole de la République. A ceci près, que ministres (droite et gauche confondues) et technocrates ne font qu’appliquer les directives de bien plus haut, à savoir, réduire les capacités de réflexion et la culture des élèves. Sous couvert de démocratie, on cherche à faire des jeunes générations des animaux soumis et décérébrés. Entre la télé poubelle, les joujoux technologiques, l’école qui se barre en couilles et le chômage, ils sont arrivés à ce qu’ils voulaient. Des jeunes qui ne s’engagent plus beaucoup, ou au FN, et qui n’auront plus la culture nécessaire pour développer leur esprit critique. Et cela a commencé il y a 40 ans. Beau chemin parcouru. Meirieu peut venir sur les plateaux télé, lui qui a tant oeuvré dans ce sens !!!


                            • lloreen 6 juin 2015 11:43

                              Il me semble que l’ école n’ est qu’ un symptôme d’ une « maladie » que j’ appelle le consumérisme. Les ministres qui servent un gouvernement, qui sert lui même des intérêts bien différents que ceux du commun des mortels, ne sont eux-même qu’ un élément de la machine consumériste à broyer.

                              Le problème selon moi, n’ est pas à proprement parler celui de l’ école, qui n’ est somme toute qu’ un élément social parmi d’ autres, mais il est celui de l’ abandon de la responsabilité personnelle.
                              Il est plus facile pour beaucoup de s’ abriter derrière des structures, des chefs qui pensent « à la place », qui décident « pour’ et »contre’. Le résultat est une dépersonnalisation totale dont on retrouve les aspects à tous les niveaux à commencer par celui du bulletin dans l’ urne.
                              J’ ai toujours vu une symbolique derrière cet acte d’ abnégation : en déposant sa voix (son autorité personnelle) dans une urne (symbole funéraire...), l’ individu est réduit en cendres.Il devient inexistant aux yeux de ceux « en faveur » desquels il s ’est effacé et qui le lui rendent bien...

                               Ne subsistent alors plus que les divergences entre les décisionnaires que les sans voix subissent à tous les niveaux de leur existence.
                              Le droit à l’ expression a disparu tout est décidé « en haut lieu » dont on sait par expérience que les centres d’ intérêts sont à des années-lumière de ceux de la base.

                              Monsieur Hollande réduit cette partie de la société au vocable de « sans dents », ce qui traduit le mépris absolu de ceux en « haut lieu » pour ceux « du bas ».

                              Ce problème se traduit alors dans toute sa violence à l’ école, dans la mesure où elle est un lieu de passage obligé pour la population du « bas », celle qui subit au quotidien les effets pervers de cette société consumériste : une vie de plus en plus insupportable suite aux privations (précarité), à l’ éclatement de la cellule familiale (famille monoparentale), aux difficultés de la vie quotidienne (habitat dans des cités où de nombreuses nationalités au coutumes différentes se côtoient et dont le climat est souvent exacerbé à cause de conflits dans le pays d’ origine).
                              Pour couronner le tout, le développement industriel a fait que des qualifications qui permettaient aux générations précédentes de trouver un emploi ont disparu à cause de leur inutilité.

                              Selon ce que me disait cette dame professeur de collège avec laquelle j’ échange très souvent, ayant moi-même deux enfants, la hiérarchie enjolive les résultats d’ examen pour simuler à l’ extérieur un niveau des élèves qui n’ est pas réel et dont les effets à plus longue échéance sont désastreux : la sélection se trouve reportée à un moment où elle est très durement ressentie, c ’est à dire au moment où la jeune génération doit être capable de s’ intégrer dans la société.

                              Je veux bien croire ce que me rapporte cette professeur (se ?re ?) dans la mesure où ses dires se reflètent dans l’ actualité... : un chômage des jeunes en croissance exponentielle.

                              Il faut donc se rendre à l’ évidence : le problème de l’ école est donc devenu de plus en plus lourd sans que ceux en « haut lieu » ne fassent quoi que ce soit.
                              Mon opinion est que cette caste veut évidemment préserver sa raison d’ être, qui n’ en est plus une.
                              Il n’ y a plus lieu d’ avoir des écoles (bâtiments) dans un monde où les ordinateurs ont pris le dessus et à mon humble avis, c ’est ce que les personnes situées en « haut lieu » savent depuis
                              des décennies sans oser en faire part « à la base », alors que ce n’ est pas un tabou au ministère de l’ emploi qu’ il n’ y a plus assez de travail pour tout le monde...

                              Nous avons donc la preuve que le monde autour de nous a changé sans que ceux qui occupent des sinécures ne pensent à aucun moment à les abandonner...et pour cause. Leurs programmes aussi élaborés soient-ils au niveau de la réflexion sont à des années-lumière de la situation et des préoccupations réelles des populations « du bas »...

                              La faute en incombe selon moi pas seulement à ceux en « haut lieu » qui préservent leurs « acquis » (ce qui se comprend humainement...) mais surtout à ceux « du bas » qui ont démissionné de toute responsabilité.
                              La société a changé mais l’ éducation est indispensable à tous les échelons. Le défi actuel est
                              de repenser notre société et celui de la population « du bas » est celui de se rendre compte qu’ elle doit s’ y impliquer, sans quoi les problèmes persisteront et s ’amplifieront.

                              Il doit être fait abstraction des opinions de pseudo spécialistes qui imposent leurs vues (pas très efficaces car on s’ en serait rendu compte depuis longtemps...) à tort et à travers en faisant croire à ceux moins versés dans l’ art oratoire que leur avis importe peu.
                              Chacun a droit à une vie décente à plus forte raison à un moment où les technologies peuvent la faciliter.
                              Quant au droit à l’ éducation, il est primordial pour tous et non pas uniquement pour une petite caste qui s’ arroge des prérogatives pour lesquelles elles n’ ont aucune légitimité.

                              La planète n’ est pas une marchandise. L’ être humain non pas.
                              C ’est tout une mentalité qui doit évoluer mais pour que cela se fasse il faudrait déjà que ceux « du bas » consentent à sortir de cet état de léthargie dans lequel trop se complaisent par facilité, ce qui conforte d’ autant plus ceux « en haut lieur » dans leur postulat de devoir diriger les autres.

                              Il est possible de s’ instruire par l’ intermédiaire de l’ internet. Il doit être aussi possible de créer une institution nationale pour élaborer des programmes qui feraient l’ objet d’ un referendum pour que CHACUN soit impliqué dans leur élaboration, ce qui responsabiliserait dans un premier temps tout citoyen.
                              De même qu’ il faudrait créer une institution nationale chargée de canaliser tous les abstentionnistes pour transformer en profondeur le paysage social du pays.

                              Le monde a changé mais encore faut-il agir pour lui donner forme .
                               


                              • agent ananas agent ananas 6 juin 2015 14:52

                                Bonjour Robin

                                Depuis votre départ la situation a empirée...
                                Les élèves doivent dorénavant honorer Charlie Hebdo, une publication plus connue pour son irrévérence et ses dessins scabreux et orduriers. Comment voulez vous dans ces conditions restaurer l’autorité à l’école ?


                                • baron 6 juin 2015 15:03

                                  Continuez à défendre la destruction de l’école.

                                  La facture finira bien par arriver. 
                                  Etre soigné par un médecin compétent sera un privilège rare, bien entendu la plus value du travail tendant vers zéro, il ne vas être évident de remplir les caisses de retraites ou de financer le minimun vital.
                                  Je vous laisse imaginer l’ètat des centrales nucléaires maintenues par des sous doués incapable d’avoir un raisonnement logique.
                                  Le problème est bien là, il y a quelques résutats à l’école, mais c’est le fruit d’apprentissage par coeur de processus simples.
                                  Le raisonnement et l’intuition ne sont plus nécessaires pour faire des études.
                                  On pourrais dire qu’il n’est pas grave d’être incapable de faire une multiplcation, une division, ou d’écrire en français correct.
                                  Sauf, que ne pas maitriser cela, c’est construire tout le reste sur du sable.
                                  Si vous doutez de l’importance de la langue, songez aux nombreux accidents causés par une mauvaise compréhension entre les personnes.
                                  On ne peux pas vivre dans une société moderne complexe, sans posséder un minimun de logique, de capacité de raisonnement, de capacités d’adaptation a des situation nouvelles et complexes tout en manquant de bon sens.
                                  Ce n’est pas simplement une question de culture ou d’inculture, maitriser la complexité et l’adaptabilité sont une question de survie individuelle, mais aussi collective

                                  • njama njama 6 juin 2015 20:18


                                    Austérité : les dépenses d’éducation par élève atteignent leur niveau le plus bas depuis quinze ans

                                    Sur fond de réforme des collèges, quels sont les moyens alloués par élève pour assurer leur scolarité ? Selon le ministère de l’Éducation nationale, les dépenses par élèves ont augmenté de 500 euros en dix ans. Mais si l’on se penche en détail sur les chiffres fournis, le discours officiel peut être mis en doute. Une étude réalisée par le syndicat Force ouvrière montre au contraire que ces dépenses, en grande majorité assurées par l’Etat et les collectivité locales, diminuent. Pour le collège, la France consacrerait même moins d’argent par élève qu’il y a 15 ans. Priorité à la jeunesse ?
                                    [...]
                                    « Loin des tendances à la hausse annoncées par le ministère, pour tout le second degré (collège et lycées), le niveau de dépense moyen par élève est aujourd’hui au plus bas depuis 2006. La baisse des dépenses par élève serait de 6% pour le collège et de 10% pour les lycées d’enseignement général et technologique, sur ces quatre dernières années.

                                    D’où vient ce différentiel entre les chiffres annoncés par le ministère et les études sur le plus long terme ? De calculs statistiques pour le moins étranges... Exemple : en 2013, le ministère annonce qu’un collégien coûte 8240 euros, contre 7750 euros en 2006. Ce chiffre est calculé en euros constants, en tenant compte de l’inflation des sept dernières années. L’augmentation de la dépense serait de 500 euros par collégien, donc. Sauf que la synthèse annuelle réalisée par la même direction du ministère en 2006, indique que, cette année-là, le montant de la dépense par collégien était de 7960 euros, en « euros 2006 ». Des chiffres incompatibles, au vu de l’inflation totale de 11 % entre 2006 et 2013, explique FO. Une dépense évaluée à 7960 euros en 2006 ne peut pas être ramenée à 7750 euros quelques années plus tard si l’on prend en compte l’inflation. D’autant que certains chiffres augmentent, d’autres baissent, pour les mêmes années, selon les différents documents. Si même les hauts-fonctionnaires du ministère ont des problèmes en mathématiques...

                                    « Au lieu des 500 euros de plus annoncés par le ministère, on a en réalité une baisse de 600 euros en 2013-2014 par rapport à l’année scolaire 2006-2007 », conclut FO. Ou comment embrouiller des statistiques, en espérant que personne n’ira rechercher les chiffres annoncés les années précédentes... »
                                    [...]
                                    http://www.legrandsoir.info/austerite-les-depenses-d-education-par-eleve-atteignent-leur-niveau-le-plus-bas-depuis-quinze-ans.html

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité