Lorsque les feignants de riches ne font rien d’autre avec leur pognon (qu’ils ont gagné avec le travail des autres) que de le cramer dans le casino de la spéculation, heureusement que l’Etat leur prend une part de ce pognon pour l’investir dans l’économie.
Plusieurs remarques :
1) L’argent que dépense l’Etat ne disparait pas dans un grand trou noir. Cet argent paye des fonctionnaires (qui dépensent leur argent), des entrepreneurs, etc. Dépense de fonctionnement ou pas.
J’ai assisté il y a quelques semaines dans ma ville, devant la préfecture, à une manif des entrepreneur du BTP qui gueulaient parce que leurs contrats fondaient comme neige au soleil en raison de la baisse des dépenses des collectivités locales. Vous noterez que ces contrats qui rémunèrent ces entrepreneurs privés sont comptés dans vos 57%. Et donc :
2) 57% du PIB dépense de l’Etat ? Et alors, la belle affaire ? Hôpitaux, crèche, écoles, universités, sécu, transports... autant de trucs qui sont privés dans bien des pays, et que les gens payent quand même... beaucoup plus cher. Mais chez eux, ça ne compte pas dans les dépenses de l’Etat, youpi !
En plus, ce chiffre ne veux pas dire grand chose. L’Etat français a encore des participations dans de nombreuse entreprises privées et para-publiques, et ça compte dans ce pourcentage. Je ne sais pas si vous vous rendez compte que :
a) Ce chiffre ne signifie en aucun cas que l’Etat prélève 57% pourcent de la richesse produite. Il signifie qu’il participe à hauteur de 57 % à la production de cette richesse.
b) Ce chiffre montre à lui seul la catastrophe que constitue une baisse des dépenses publiques en situations de crise. Si l’Etat participe à l’économie à hauteur de 50% et baisse ses dépense de 10%, et bien c’est mécaniquement 5% de récession dans notre gueule. Demandez aux grecs...
3) J’en reviens à ce que j’écrivais plus haut...
Pas la peine de faire des débats théoriques compliqués. Il faut être bouché à l’émeri pour ne pas constater qu’empiriquement, il arrive que les politiques keynésiennes fonctionnes (pas toujours, mais il arrive que ça marche, même très bien parfois), alors que les politiques libérales échouent TOUJOURS SYSTÉMATIQUEMENT. Sans exceptions aucunes...
Il y a encore pire que les déréglementations libérales (si c’était encore possible). Il y a la recherche à tous prix de l’équilibre budgétaire par la baisse des dépenses publiques... un désastre économique à chaque fois que ces politiques débiles ont été appliquées. Sans exceptions aucunes :
_Années 30 un peu partout, avec notamment :
* Laval en France (ça l’a tellement discrédité qu’il a eu du mal à poursuivre sa carrière politique... jusqu’au moment une une superbe opportunité s’est présentée...).
* Grüning en Boschie. Sa politique déflationniste a été tellement efficace qu’elle a réussi à ressusciter le parti Nazi, auparavant en pleine déliquescence.... Avec les conséquences que l’on sait...
* Hoover aux US. Relisez Steinbeck.
Après ces glorieux épisodes, les libéraux n’étaient plus tolérés dans les universités que s’ils n’y donnaient pas de cours. Laisser lavé les chiottes à un libéral étaient tout juste admis... Ça à durée 30 ans, 30 ans de prospérité...
Puis ils sont revenus, par la bande, par entrisme, ils ont fini par tout noyauter, et la cata économique revient avec eux, maisditesdonccommec’estbizarre :
* Amérique latine tout au long des années 80-90. Mension spécial à Cambdessus, l’homme qui rit au milieu des cadavres...
* Le top du top des exploits libéraux : L’Europe de l’Est (ex URSS incluse) au début des années 90. Un désastre peut-être sans précédent dans toute l’histoire économique. Et ils ont fait ça tout seul avec leurs petites mains invisibles...
* 2008, crise des subprimes. Mais là, je sorts un peu du cadre puisque ce n’est pas la rigueur libérale qui est en cause, mais la déréglementation libérale. Mais en fait non, je reste bien dedans, parce que nous sortir de la crise, on fait quoi ? De la rigueur déflationniste libérale, le truc qui marche jamais... D’où :
* Grèce, Espagne, Portugal mis dans la merde...
Vraiment, ce n’est pas la peine de lancer des arguments théoriques... L’empirisme suffit amplement.